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JIRÁSEK ALOIS (1851-1930)

Auteur de romans historiques et homme politique, le Tchèque Jirásek s'exprima d'abord dans des poèmes qui révèlent déjà les thèmes essentiels de son œuvre : nostalgie romantique de la nature, intérêt privilégié porté au passé de sa patrie ainsi qu'aux luttes séculaires de ses compatriotes pour l'indépendance politique et culturelle. Son premier ouvrage important Les Gens du roc (Skaláci, 1875) évoque la jacquerie qui éclata en 1775 dans la région de Náchod ; viennent ensuite des récits pleins de charme : À la cour ducale (Na dvoře vévodském, 1881) et le Paradis du cœur (Ráj Sldcí, 1883). Les romans historiques constituent néanmoins la part dominante de son œuvre : Entre les flots (Mezi proudy, 1891) se rapporte aux temps qui précèdent les guerres hussites ; F. L. Věk (1886-1906) compose en cinq tomes une fresque de la période d'éveil de la nation tchèque après une longue hibernation ; Contre tous (Proti Všem, 1894) conte les événements du début de l'héroïque xve siècle, lorsque les Tchèques, pour défendre leur idéal religieux et social, affrontaient l'Europe coalisée ; L'Union des frères (Bratrstvo, 1899) relate les dernières luttes hussites ; Les Ténèbres (Temno, 1915) brosse un tableau des conséquences tragiques de la défaite de la Montagne Blanche (1620) et de l'écrasement de la Réforme tchèque. Ne manque pas d'intérêt Les Têtes de chien (Psohlavice, 1886), qui évoque la lutte des montagnards pour défendre leurs prérogatives ancestrales. À l'intention des jeunes, Jirásek a écrit Les Vieilles Légendes tchèques (Staré pověsti české, 1894) ainsi que De la Bohême aux confins du monde (A čech až na konec světa, 1890), odyssée en compagnie d'un seigneur médiéval qui mène jusqu'aux confins du monde, c'est-à-dire jusqu'au Finistère breton. Dramaturge, Jirásek a créé plusieurs pièces consacrées à l'époque hussite, d'autres inspirées par la vie paysanne ainsi qu'un conte dramatique La Lanterne (Lucerna, 1905), encore joué de nos jours.

De son rôle politique, retenons qu'il fut en mai 1917, l'un des auteurs du Manifeste des écrivains tchécoslovaques et qu'on le choisit en décembre 1918 pour saluer le président T. G. Masaryk à son arrivée dans la nouvelle République. Bien que Jirásek ait fait preuve d'un antibolchevisme radical, le régime actuel continue de le vénérer.

— Ivo FLEISCHMANN

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Pour citer cet article

Ivo FLEISCHMANN. JIRÁSEK ALOIS (1851-1930) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • TCHÈQUE RÉPUBLIQUE

    • Écrit par Jaroslav BLAHA, Marie-Elizabeth DUCREUX, Universalis, Marie-Claude MAUREL, Vladimir PESKA
    • 18 252 mots
    • 3 médias
    ...Hanuš Jelínek traduisent la poésie française en signe de solidarité ; le « Manifeste des écrivains » de mai 1917 réunit 222 signatures ; en avril 1918, Jirásek lit le « Serment national » et, en décembre, dans Prague libérée, il accueille Masaryk, chef de la résistance extérieure. Plusieurs écrivains mobilisés,...

Voir aussi