ABŪ L-‘ATĀHIYA (747 env.-env. 825)
Les dimensions de l'œuvre
Grâce au zèle de son fils, une minime partie de l'œuvre du poète a pu être sauvée. À l'évidence, il s'agit d'un florilège. Une mince attention a seule été accordée aux pièces officielles adressées aux califes. De même, un certain dédain semble avoir été affiché pour les pièces d'inspiration érotico-élégiaque. Tout l'effort, en revanche, s'est concentré sur la fixation écrite et la conservation des poèmes ascétiques ; cet effort a été rendu plus efficace encore par l'intervention, au xie siècle, d'un érudit andalou, Ibn ‘Abd al-Barr (mort en 1070). Comme on le voit donc, ce que nous possédons de l'œuvre d'Abū l-‘Atāhiya ne nous fournit plus qu'une vue fragmentaire et déformée. La mémoire du poète n'a cependant pas eu à en souffrir. Comme chantre officiel et élégiaque, Abū l-‘Atāhiya fut, en effet, un artiste intégralement médiocre ; chez lui, le panégyrique ou la chanson d'amour sont d'une froideur et d'une pauvreté de style attristantes. C'est qu'aussi bien, lui-même l'a senti, ces deux genres n'étaient pas les siens.
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Écrit par
- Régis BLACHÈRE : professeur à l'université de Paris-I, directeur d'études à l'École pratique des hautes études
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