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5 janvier-1er février 1995

Algérie. Appel de l'opposition à une solution négociée et poursuite des violences

Le 5, l'instance exécutive de l'ex-Front islamique du salut (F.I.S.) à l'étranger condamne, dans un communiqué, « tout acte qui vise des innocents, quelle que soit leur tendance ou leur religion, et quels que soient les auteurs de ces actes ». C'est la première fois que le F.I.S. se démarque aussi explicitement du terrorisme aveugle pratiqué notamment par le Groupe islamique armé (G.I.A.).

Le 13, les partis favorables au dialogue avec les islamistes – le Front de libération nationale (F.L.N.) et le Front des forces socialistes (F.F.S.) notamment – ainsi que le F.I.S., réunis à Rome sur l'initiative de la communauté catholique Sant'Egidio pour la seconde fois depuis novembre 1994, présentent une « plate-forme pour une solution pacifique et politique de la crise algérienne ». Le F.L.N., le F.F.S. et le F.I.S. représentent environ 80 p. 100 des suffrages exprimés lors du premier tour des élections législatives, annulées, de décembre 1991. Les signataires rejettent la « violence » comme moyen d'« accéder ou de se maintenir au pouvoir » et prônent la recherche d'une « solution globale » par la « négociation ». Ils préconisent l'annulation de la dissolution du F.I.S., prononcée en mars 1992, et la libération de ses dirigeants. Ils appellent enfin les islamistes à cesser les attentats et l'armée à mettre un terme à la répression. Ils proposent la mise en place d'une conférence nationale pour appliquer leur programme, conférence qui nommerait un gouvernement provisoire chargé d'organiser des élections libres.

Le 15, le G.I.A. s'engage, dans un communiqué, à « arrêter la guerre » si le pouvoir satisfait à des exigences inacceptables pour ce dernier : libération des dirigeants du G.I.A., application de la loi du talion aux « généraux » hostiles au « projet islamique » et dissolution des partis « athées ».

Le 18, le gouvernement algérien condamne l'« amalgame » contenu dans la plate-forme de Rome.

Le 21, l'Armée islamique du salut, branche armée du F.I.S., récuse à son tour ce programme.

Le 30, à quarante-huit heures du début du ramadan et au lendemain d'une manifestation organisée à Alger par le gouvernement contre le programme de Rome, l'explosion d'une voiture piégée dans le centre de la capitale provoque la mort de quarante-deux personnes. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier perpétré dans le pays depuis le début des violences, en février 1992.

Le 1er février, l'instance exécutive du F.I.S. condamne cet attentat.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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