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THOMAS BECKET ou BECKETT saint (1117/18-1170)

Thomas Becket - crédits : Rischgitz/ Hulton Archive/ Getty Images

Thomas Becket

Né à Londres d'une famille d'origine normande, Thomas Becket étudie à Paris. Rentré en Angleterre, il devient clerc à Cantorbéry, jouissant de la confiance du vieil archevêque. Il se rend pour affaires à Rome et va étudier le droit à Bologne et à Auxerre. En 1154, il devient archidiacre et chancelier du royaume par la faveur du jeune roi Henri II. Il se montre bon administrateur et, bien que clerc, homme de guerre ; en 1159, il combat vaillamment devant Toulouse et en Normandie. Après un an de vacance du siège, Thomas est élu, en mai 1162, archevêque de Cantorbéry. Il est ordonné prêtre le 2 juin, évêque le lendemain. Sans abandonner ses goûts de faste, il se pose en défenseur des droits de l'Église contre le roi, étonné des réactions de son ancien familier. Les relations se gâtent à tel point que le roi fait condamner l'archevêque par une assemblée tenue à Northampton en octobre 1162. Thomas Becket a le courage de comparaître pour récuser la sentence. Il s'enfuit clandestinement en France, se fixe à l'abbaye cistercienne de Pontigny, puis, quand le roi d'Angleterre menace de se venger sur les cisterciens de ses États, à Sens. Dans son exil, Thomas Becket mène une vie austère, mais n'abdique aucun de ses droits, qu'il défend en lançant des excommunications contre les évêques et les clercs qui ne le soutiennent pas avec assez de vigueur. Les efforts du pape pour apaiser le conflit restent vains. Au début de décembre 1170, Thomas Becket rentre en Angleterre pour agir directement. Quatre chevaliers décident alors de débarrasser leur roi de cet encombrant archevêque. Au soir du 29 décembre 1170, ils se présentent au palais épiscopal ; les clercs et les moines conduisent l'archevêque dans la cathédrale ; les chevaliers l'y poursuivent et veulent l'entraîner au dehors ; très fort, Thomas Becket les repousse ; ils sortent leurs épées et, au troisième coup, l'archevêque tombe devant l'autel de Notre-Dame.

Le crime cause un scandale immense ; le roi Henri II est frappé d'interdit et n'obtient l'absolution qu'après avoir prouvé son repentir. Thomas Becket est canonisé le 21 février 1173. Son culte devient immédiatement très populaire dans tout l'Occident ; les représentations contemporaines de son martyre sont très nombreuses.

— Jacques DUBOIS

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Écrit par

  • : moine bénédictin, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)

Classification

Pour citer cet article

Jacques DUBOIS. THOMAS BECKET ou BECKETT saint (1117/18-1170) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Thomas Becket - crédits : Rischgitz/ Hulton Archive/ Getty Images

Thomas Becket

Autres références

  • ANGLICANISME

    • Écrit par Bernard DUPUY
    • 4 370 mots
    • 2 médias
    C'est pour avoir refusé les constitutions royales de Clarendon, relatives aux procès des clercs, que l'archevêque de Canterbury, Thomas Becket, fut assassiné par ordre royal, le 29 décembre 1170. Les conflits étaient donc fréquents entre le pouvoir royal et l'Église, avant même la Réforme....
  • CANTERBURY ou CANTORBÉRY

    • Écrit par Paul BENOÎT
    • 659 mots
    • 2 médias

    Sur un site occupé antérieurement, les Romains fondent, à un carrefour routier, la ville de Durovernum où l'on a découvert les vestiges d'un très vaste théâtre. Après la fin de l'occupation romaine et des invasions germaniques, elle prend le nom de Cantwarabyrig (le ville des hommes du Kent) et...

  • HENRI II PLANTAGENÊT (1133-1189) roi d'Angleterre (1154-1189)

    • Écrit par Roland MARX
    • 578 mots
    • 2 médias

    Petit-fils d'Henri Ier, désigné par son grand-père pour lui succéder dès le moment de sa naissance, écarté en fait du trône par Étienne, neveu du roi défunt, Henri II doit tout à l'énergie de sa mère, Mathilde, et de son père, Geoffroi V Plantagenêt. Il est couronné en 1154 et, dès ce...

Voir aussi