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ÉPAULE-MAIN SYNDROME

Le syndrome épaule-main (Steinbrocker, 1947) est le nom souvent donné à l'algodystrophie réflexe du membre supérieur, décrite par Ravault en 1946. Ce syndrome paraît correspondre à un dérèglement vaso-moteur localisé lié à des facteurs nombreux et évoluant, généralement en deux périodes d'aspect clinique différent, vers la guérison à peu près totale.

La première période, inconstante, est pseudo-inflammatoire : elle comporte des douleurs du membre supérieur, associées à une vaso-dilatation générale qui entraîne un œdème de la main, une augmentation de la chaleur locale, une hypersudation, une impotence et, à la radio, une déminéralisation importante de la main touchée par rapport à l'autre. L'atteinte de l'épaule est moins spectaculaire, mais il existe une impotence, une déminéralisation avec des caractères négatifs très importants : pas d'arthrite vraie, pas de syndrome inflammatoire biologique ; en revanche, une intense hyperfixation à la scintigraphie osseuse. Cette période va durer deux à quatre semaines, en moyenne, puis la régression se fera non pas vers la guérison, mais vers une pseudo-sclérose partielle du membre : la main dégonflera, mais la peau prendra progressivement un aspect froid, rétracté, de même que les tendons fléchisseurs donneront un aspect de main en griffe. À l'épaule, et parfois même au coude, on note une sclérose tissulaire qui réalise une capsulite rétractile de l'épaule typique. L'os se reconstruit irrégulièrement à partir de ce stade et la récupération d'un tissu conjonctif et cutané normal va durer quelques mois.

Les causes du syndrome épaule-main sont multiples : traumatismes même légers, syndromes neurologiques intéressant le membre supérieur, affections cardiaques, pulmonaires et médiastinales, chirurgie thyroïdienne et thoracique (pose de pace-maker, zona, etc.). Des formes iatrogènes sont connues : le Gardénal, l'isoniazide, sont les principaux responsables. Dans bien des cas, le syndrome épaule-main est d'emblée rétractile, sans phase pseudo-inflammatoire, notamment dans les formes iatrogènes, au cours du diabète et de l'éthylisme.

Le traitement du syndrome épaule-main comporte la Calcitonine à la première phase, la rééducation, la mécanothérapie par la suite et, bien entendu, la suppression des facteurs étiologiques lorsque cela est possible.

— Jean-Paul CAMUS

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Écrit par

  • : professeur de rhumatologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et Marie-Curie

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Pour citer cet article

Jean-Paul CAMUS. ÉPAULE-MAIN SYNDROME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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