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HORN REBECCA (1944-2024)

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Métaphores de la transformation

La régularité n'empêche pas le mysticisme de l'artiste de s'exprimer. C'est là toute l'ambiguïté de son art : « j'ai besoin de croire en quelque chose et je dois en faire don au monde », explique-t-elle. Comme autant de méditations existentialistes, ses sculptures et ses installations produisent des moments suspendus, atemporels à l'exemple de Cutting through the Past (1992-1993). Cinq portes y sont disposées de manière à suggérer un cercle. Chacune d'entre elles est entaillée à chaque tour par une longue flèche en métal à la pointe acérée. Les symboliques du passage et du passage en force, des blessures et d'un rythme temporel implacable saisissent le spectateur, à l'image d'une vanité théâtrale. La remarque de Rebecca Horn selon laquelle elle ne crée pas des machines mais des moments de tension, prend ici tout son sens. Employant largement la métaphore, Horn s'est constitué un lexique de formes récurrentes et de matériaux : œuf, mercure, sel, miroir, plume, papillon... Avec cet insecte, le symbolisme devient extrêmement appuyé et sensible ; la chrysalide joue autant sur la transformation que la résurrection. La vie, le temps cosmique et l'éternité face à l'insignifiance humaine hantent les compositions très maîtrisées de Rebecca Horn, comme autant de méditations philosophiques et poétiques. Il est ainsi peu étonnant d'apprendre que l'artiste se passionne également pour les phénomènes alchimiques de transformation des matières et l'ésotérisme.

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Écrit par

  • : critique d'art, historienne de l'art spécialisée en art écologique américain

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