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PLUTON, religion romaine

Un des surnoms d'Hadès, dieu grec des Enfers, Pluton (ou « le riche ») trouve son équivalent dans le dieu latin Dis Pater (dives, « riche »). Il fut introduit officiellement à Rome par les Livres sibyllins en ~ 249, lors des difficultés de la première guerre punique : on prescrivit de lui dédier ainsi qu'à son épouse Proserpine (prononciation étrusque de Perséphone ?) les ludi Tarentini, célébrés pendant trois nuits consécutives, et de leur offrir en un lieu dit le tarentum (sur le champ de Mars) des victimes noires. Ces jeux, appelés originellement Terentini (devenus Tarentini soit par l'influence de Tarente, où les cultes infernaux étaient importants, soit par un simple jeu de mot), sont issus d'une fête nocturne en l'honneur d'un couple de divinités chthoniennes indigènes célébré par la gens Valeria d'origine sabine. L'influence grecque est sensible dans les jeux de ~ 249, puisque l'on introduit un couple de souverains des Enfers, inconnus de la mentalité romaine archaïque. Les Livres sibyllins avaient prescrit de renouveler tous les cent ans ces jeux, destinés à apporter à la ville purification et prospérité, et ils connurent une destinée brillante en devenant les jeux Séculaires. Dis Pater et Proserpine, auxquels sont associées les Moires (le destin) et les Ilithyes (divinités de l'enfantement) continuèrent à recevoir un culte à l'autel souterrain du Tarentum : ils ne paraissent cependant pas avoir marqué profondément la religion romaine, et c'est la littérature qui a consacré leur existence sous l'apparence hellénique du couple régnant sur les Enfers.

— Catherine SALLES

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Écrit par

  • : agrégée de lettres classiques, assistante à l'université de Paris-X

Classification

Pour citer cet article

Catherine SALLES. PLUTON, religion romaine [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HADÈS

    • Écrit par Robert DAVREU
    • 522 mots
    • 1 média

    Quand les trois fils de Kronos se partagèrent au sort l'empire de l'Univers, Hadès se vit attribuer le monde souterrain, le Tartare, ou les Enfers, et devint ainsi le « Seigneur des morts », tandis que Zeus recevait le ciel et Poséidon la mer.

    Celui que L'Iliade nomme le Zeus...

  • ROME ET EMPIRE ROMAIN - La religion romaine

    • Écrit par Pierre GRIMAL
    • 7 011 mots
    ...Terminus, protecteur des limites (bornes dans les champs, etc.) ; Veiovis, qui est le « mauvais Jupiter » et ne saurait être comparé à Hadès. Celui-ci trouve plutôt son équivalent dans Dis Pater, qui n'a guère de personnalité. Apollon, directement emprunté au monde grec, apparaît dès le début...

Voir aussi