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JÓKAI MÓR (1825-1905)

Un précurseur de la science-fiction

Au cours de la seconde période de Jókai, sa curiosité à l'égard des sciences naturelles imprime une nouvelle tendance à son imagination romantique.

Parmi ses anticipations, aussi ingénieuses que celles de Jules Verne ou de H. G. Wells, on trouve une bataille aérienne entre engins de guerre volants, dans A jövo század regénye (Le Roman du siècle futur, 1872). Nombre de ses œuvres d'alors ont déjà un air de science-fiction. Mais il n'oubliait pas l'intérêt qu'il portait aux problèmes psychologiques ; le héros de Az aranyember (littéralement « l'homme d'or ») souffre d'un dédoublement de la personnalité : une partie de sa vie se passe dans l'Île, refuge romanesque, lieu d'élection symbolique pour l'évasion dans les rêves, et l'autre est celle d'un homme d'affaires prospère.

Avec l'âge, la puissance créatrice de Jókai décline. Le canevas de ses romans s'apparente alors à celui des récits populaires : le « bon » combat le « méchant » et triomphe de lui après avoir surmonté d'innombrables obstacles. Cependant, Jókai réussit parfois encore à produire un roman digne de ceux qui l'ont précédé : Rab Ráby (1879) et Sárga rózsa (Rose jaune, 1893). En 1894, la Hongrie rendit hommage au doyen des lettres nationales et célébra son jubilé par une édition de luxe de ses œuvres en cent volumes. Jókai publia son deux cent deuxième roman à Budapest, l'année même de sa mort. De cette immense production, il disait lui-même : « Le secret de ma fécondité vient de ma communion avec la nature. »

— Lorant CZIGANY

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Londres (Royaume-uni)

Classification

Pour citer cet article

Lorant CZIGANY. JÓKAI MÓR (1825-1905) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HONGRIE

    • Écrit par Jean BÉRENGER, Lorant CZIGANY, Universalis, Albert GYERGYAI, Pierre KENDE, Edith LHOMEL, Marie-Claude MAUREL, Fridrun RINNER
    • 32 134 mots
    • 19 médias
    ...anciennes tragédies, dans une lutte d'avance désespérée entre leurs actes et leurs remords. Trop graves, trop chargés de pensées, Eötvös et Kemény furent vite éclipsés par l'immense popularité de Mór Jókai (1825-1904), aujourd'hui encore l'auteur le plus lu en Hongrie. Avec ses cent volumes de romans, de nouvelles,...

Voir aussi