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BROWN MARION (1935-2010)

« Universitaire, Marion Brown appartient à cette nouvelle génération de musiciens qui se considèrent comme des intellectuels noirs dont la musique est la forme d'expression. » (Jean Wagner). Le nom du saxophoniste alto et ethnomusicologue américain Marion Brown est attaché à la révolution du free jazz et à quelques-uns des plus importants albums des années 1960 et 1970.

Marion Brown, Jr., naît à Atlanta, en Georgie, le 8 septembre 1935 (l'année 1931 est parfois avancée). Il apprend très jeune le saxophone, la clarinette et le hautbois. Après son service militaire, il étudie à partir de 1956 la musique au Clark College de sa ville natale, puis le droit et les sciences politiques à la Howard University de Washington (D.C.). Il s'établit en 1962 à New York, s'affilie à la Jazz Composers Guild, fait la connaissance de LeRoi Jones (Amiri Baraka) et des tenants du free jazz : Ornette Coleman, Archie Shepp, Sun Ra, Pharoah Sanders, Paul Bley, Rashied Ali... Il enregistre aux côtés d'Archie Shepp (Fire Music, 1965 ; The New Wave In Jazz, 1965 ; Three For Shepp, 1966 ; Attica Blues, 1972), John Coltrane (Ascension, 1965), à la tête de son quartette (Why Not, 1966) ou de son septette (Juba Lee, 1966)... Il part pour le Canada puis pour l'Europe, où il joue et enregistre avec le multi-instrumentiste Gunter Hampel, les batteurs Han Bennink et Steve McCall... À Paris, il approfondit sa connaissance de l'impressionnisme, des arts africains, se familiarise avec la musique de Satie. Il regagne les États-Unis, où il devient membre de la faculté d'études afro-américaines de la Brown University de Providence (Rhode Island), en tant que spécialiste de la musique noire contemporaine. Il enregistre une série de trois albums dédiés à sa Georgie natale et inspirés par le roman Cane de Jean Toomer : Afternoon of a Georgia Faun (1970), Geechee Recollections (1973), Sweet Earth Flying (1974). Marion Brown enseigne notamment à la Brandeis University (1971-1974), au Amherst College (1974-1975), et à la Wesleyan University de Middletown (Connecticut), où il effectue des travaux d'ethnomusicologie, étudiant la lutherie africaine, le shakuhachi (flûte verticale en bambou japonaise) et d'autres flûtes en bambou, les traditions instrumentales afro-américaines ; il y obtient en 1976 un master en ethnomusicologie en présentant une thèse autobiographique intitulée Faces and Places : The Music and Travels of a Contemporary Jazz Musician. Il continue de se produire, en solo, en duo, en trio, il joue de la clarinette, des percussions, du piano, de la guitare, mais se consacre de plus en plus au dessin et à la peinture. Dans la seconde moitié des années 1980, il forme The Group avec Ahmed Abdullah, Billy Bang, Sirone et Andrew Cyrille. Il enregistre en duo avec Mal Waldron (Songs Of Love And Regret, 1985 ; Much More !, 1988), avec le quintette allemand Jazz Cussion. Marion Brown meurt le 18 octobre 2010, à Hollywood, près de Fort Lauderdale, en Floride.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. BROWN MARION (1935-2010) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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