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LITHIASE

Maladie calculeuse. En grec hippocratique, et en français à partir de 1611 (Cotgrave), lithiase évoquait la « pierre » (comme le font aussi les mots calcul pour caillou, et gravelle pour gravier) et uniquement les pierres qui se développent dans la vessie par précipitation de sels de chaux. Quand on découvrit progressivement les autres calculs, d'abord grâce aux premières autopsies (mise en évidence d'une pierre de la vésicule biliaire par Benevenii en 1501), lithiase devint le terme générique de cet ensemble d'affections, en réalité disparate, et non explicable seulement par une « diathèse arthritique », comme on le soutenait encore au début du siècle.

La lithiase vésicale (maladie de la pierre) fut donc longtemps la seule connue et, dans l'Antiquité, elle a suscité des traitements audacieux. On préfère aujourd'hui essayer d'en empêcher la formation par la prévention de ses causes : adénome prostatique, maladie du col, cystite chronique.

La lithiase rénale, dont une des expressions cliniques est la terriblement douloureuse colique néphrétique, résulte de calculs aux compositions chimiques différentes, et donc de traitement médical différent, si on veut éviter leur formation, ou leur récidive après ablation chirurgicale. Ce sont des calculs soit uriques (apparentés à ceux de la goutte), soit oxaliques (par tare génétique ou végétarisme excessif), soit phosphatiques (par infection urinaire surtout), soit cystinuriques, plus rares.

La lithiase biliaire, connue et rapportée à des ictères graves dès le xvie siècle, traitée par fistulisation à la peau (cholécystotomie) au xviiie siècle, n'est bien connue que depuis les développements de la radiologie biliaire. Souvent muette, elle se traduit aussi par des dyspepsies et par la douloureuse colique hépatique ; sa présence favorise l'apparition de cholécystites et de cancers. On tend à abandonner la théorie pathogénique infectieuse au profit d'un dérèglement métabolique et hormonal aboutissant à un excès de cholestérol dans le complexe biliaire lipidique. Le traitement associe moyens diététiques, pharmaceutiques, crénothérapiques et chirurgicaux.

Comme la lithiase rénale, le traitement de la lithiase biliaire bénéficie de l'introduction de la lithotritie extracorporelle, qui consiste à briser les calculs en les soumettant à des ondes de choc émises par un générateur. Il existe des générateurs électrohydrauliques, piézo-électriques et électromagnétiques. La variante endocorporelle consiste à émettre l'onde de choc au plus près du calcul à détruire, à la faveur d'une endoscopie.

Les lithiases pancréatique, salivaire, mammaire, appendiculaire, bronchitique (broncholithe) sont des maladies plus rares, dont la curabilité dépend essentiellement des conditions dans lesquelles on peut évacuer les concrétions.

— Georges TORRIS

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Pour citer cet article

Georges TORRIS. LITHIASE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CLOFIBRATES

    • Écrit par Edith ALBENGRES
    • 1 075 mots

    Médicaments dérivés d'un principe actif, l'acide chlorophénoxyisobutyrique, les clofibrates sont utilisés dans le traitement de certaines hyperlipidémies.

    Leurs mécanismes d'action sont multiples. Ils diminuent le taux de lipoprotéines de très basse densité (VLDL)...

  • FOIE

    • Écrit par Jacques CAROLI, Universalis, Yves HECHT
    • 9 970 mots
    • 6 médias
    ...(les sels biliaires) soit d’un excès de la substance à dissoudre (le cholestérol). Ce déséquilibre pourrait avoir une origine alimentaire car, de fait, la lithiase vésiculaire est souvent une maladie de « gros mangeurs ». Mais il est certain que ce facteur n’est pas le seul en cause : des facteurs endocriniens...
  • GOUTTE MALADIE

    • Écrit par Antoine RYCKEWAERT
    • 3 148 mots
    ...particulier parce que leur acide urique urinaire est parfois élevé et leur urine souvent plus acide que la normale, environ 20 p. 100 des goutteux ont une lithiase rénale urique, se signalant surtout par des coliques néphrétiques. L' insuffisance rénale est relativement fréquente dans les gouttes anciennes...
  • ODONTOSTOMATOLOGIE

    • Écrit par Michel BENOIST, Frédéric CHABOLLE, Michel DECHAUME, Bernard MEYER, Jacques ROUOT
    • 11 319 mots
    • 4 médias
    La maladie la plus répandue est la lithiase qui frappe, par ordre de fréquence, la sous-maxillaire, la parotide, la sublinguale. Le diagnostic est grandement facilité par la radiographie. L'ablation chirurgicale du calcul, facile pour la sous-maxillaire, délicate pour la parotide, suffit en général à...
  • Afficher les 8 références

Voir aussi