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KHALKHA

Ethnie principale de la République mongole (qui s'est appelée successivement Mongolie-Extérieure puis république populaire de Mongolie), les Khalkha (ou Qalq-a, ou Xalx) étaient estimés à 1 777 730 en 1993, ce qui représente 78,8 p. 100 de la population totale du pays (2 256 000 hab.). Ils appartiennent au groupe ethno-linguistique des Mongols orientaux. La mise en place de cette ethnie au nord du Gobi remonte au long règne (1488-1543) de Dayan-khān (1464-1543), et les quatre-vingt-trois princes héréditaires qui la dirigeaient encore en 1911 descendaient tous de Geresanja ou Gersenz (1513-1549), le onzième et dernier fils de ce souverain. D'abord partagés entre les sept fils de Geresanja, les Khalkha sont, entre la fin du xvie siècle et le début du xviie, divisés en quatre khānats. L'un d'entre eux, celui de l'Altyn-khān, va disparaître à la fin du xviie siècle, et un autre, celui du Sayinnoyon-khān, va se former dans le premier quart du xviiie siècle ; on a, dès lors, les quatre khānats khalkha, dénommés aimag, formant des unités territoriales aux frontières fixes (alors qu'auparavant l'unité de gouvernement reposait plus sur l'allégeance personnelle que sur le territoire d'occupation) : le principal, celui du Tüšietü-khān, au centre, celui du Tsetsen-khān à l'est, ceux du Sayin-noyon-khān et du Jasagtu-khān (ou Zasagtu-khān) à l'ouest. Ralliés aux Mandchous (dynastie chinoise des Qing), nominalement en 1655 et définitivement en 1691, après de dures guerres contre les Mongols occidentaux, les quatre aimag khalkha, scindés en quatre-vingt-trois bannières ou qošigun (khošūn en mongol moderne), forment jusqu'en 1911, avec trois bannières ölöt et les terres franches de l'Église lamaïque, la Mongolie-Extérieure.

Leur langue est assez homogène, en dépit de variations locales, pour que le dialecte de la région d'Ulān-Bātor (ancien Urga) s'impose comme langue standard. Il est à remarquer que les premières études linguistiques modernes sur un dialecte mongol sont celles que le Finlandais G. J. Ramstedt (1873-1950) a consacrées en 1902 et en 1903 à la phonétique et à la conjugaison du dialecte d'Urga.

On trouve aussi, au cours des siècles, des Khalkha établis en Mongolie-Intérieure. Ainsi, à la fin du xvie siècle, on parlait des Cinq Tribus khalkha (tabun otog) que le sixième fils de Dayan-khān avait reçues en héritage, dans l'est de l'actuelle Mongolie-Intérieure, et qui rivalisaient de puissance avec leurs congénères installés au nord du Gobi. Mais, au xviie siècle, sous la domination mandchoue, ces tribus sont scindées et se fondent dans d'autres groupes, perdant, en même temps que leur identité, leur dénomination de khalkha. Enfin, des Khalkha de l'ex-Mongolie-Extérieure ont émigré à diverses reprises (particulièrement au xviie s.) en Mongolie-Intérieure et au Xinjiang, où ils sont demeurés disséminés.

— Françoise AUBIN

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S. et à la Fondation nationale des sciences politiques (C.E.R.I)

Classification

Pour citer cet article

Françoise AUBIN. KHALKHA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MONGOLIE, histoire

    • Écrit par Françoise AUBIN, Vadime ELISSEEFF
    • 17 572 mots
    • 20 médias
    ...remonte aussi la répartition actuelle des principaux groupes de Mongols orientaux : dans la future Mongolie-Extérieure (actuelle République mongole), les Khalkha (ou Qalqa), qui vont bientôt occuper l'essentiel de ce territoire ; dans la future Mongolie-Intérieure, les Čakhar (ou Čaqar) des régions de Kalgan...
  • OÏRAT

    • Écrit par Françoise AUBIN
    • 2 087 mots
    • 1 média
    Forts de l'appui de l'Église lamaïque tibétaine, ils envahissent à plusieurs reprises la Mongolie propre jusqu'au Kerülen et, en 1690, auraient englouti les Khalkha si ceux-ci, en échange d'une soumission complète, n'avaient reçu l'aide des Sino-Mandchous.

Voir aussi