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MARIN JOHN (1870-1953)

Le peintre américain John Marin appartient, comme Georgia O'Keefe, Max Weber, Arthur Dove, Alfred Maurer et Marsden Hartley, à cette première génération d'artistes modernistes qui tentèrent de conserver à l'art américain ses qualités propres tout en l'unissant aux grands courants européens. Groupés autour du photographe Alfred Stieglitz dont la Galerie 291 est située sous les toits dans la Cinquième Avenue à New York, convaincus que l'art pouvait constituer une réalité spirituelle en soi, aussi puissante, aussi significative que le monde physique, ils ouvraient la voie à la génération suivante, celle de l'expressionnisme abstrait et de l'action painting.

Élève de l'Académie des beaux-arts de Pennsylvanie, Marin se rend en Europe et y séjourne près de cinq ans. En Italie, en France (il fait partie en 1908 de la New Society of American Artists et expose au Salon d'automne), aux Pays-Bas et en Autriche, Marin assimile les grandes tendances du moment : cubisme, fauvisme, expressionnisme et futurisme, ainsi que certaines des notions propres à l'art du paysage en Extrême-Orient. Il tente de les concilier avec un sentiment personnel, typiquement américain, de la vie et de la nature. À son retour aux États-Unis, en 1912, dans une œuvre entièrement consacrée au paysage et qui tourne essentiellement autour de deux thèmes, des vues de New York et des paysages du Maine (Brooklyn Bridge, 1912, Metropolitan Museum of Art, New York ; Île du Maine, 1922, coll. Phillips, Washington ; Region of Brooklyn Bridge Fantasy, 1932, Whitney Museum of American Art, New York), Marin fonde sa vision personnelle de l'espace suivant une volonté dynamique et expressive. Utilisant de préférence l'aquarelle, technique parfaitement adaptée à sa sensibilité et à ses recherches d'effets atmosphériques, il brise et fragmente volumes et structures, mais toujours dans le sens d'une unité picturale fondée sur la compréhension des tensions et des équilibres spatiaux. À partir de quelques lignes et de quelques taches colorées, le peintre utilise le réel pour exprimer ses sentiments, ceux de sa propre vision animée et bruyante du monde américain. Dans ses dernières œuvres, Marin se dégage de plus en plus de la structure extérieure du monde qui l'entoure et atteint à une extrême liberté d'expression, assez proche parfois de l'abstraction.

— Maïten BOUISSET

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Maïten BOUISSET. MARIN JOHN (1870-1953) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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