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JAZZ À MASSEY HALL

Afin de s'évader d'un art classique porté à sa perfection par les grands orchestres swing et accaparé par les Blancs, afin de protéger l'esprit du jazz de l'invasion rampante des romances commerciales, quelques jeunes musiciens noirs inspirés par les audaces du guitariste Charlie Christian inventent à New York, au milieu des années 1940, le be-bop, qui représente la première véritable révolution dans l'histoire des musiques afro-américaines. Une révolution musicale mais aussi sociale : tous ses pionniers seront noirs. Dans une ambiance survoltée d'expérimentation et de liberté retrouvée, les standards les plus éculés retrouvent une irrésistible fraîcheur et deviennent méconnaissables sous les assauts des exercices de vélocité, de l'élargissement harmonique, de l'abandon de la continuité rythmique traditionnelle et de l'excentricité des accentuations. Le saxophone alto Charlie Parker est le chef de file incontesté de ce nouveau style. Entouré des plus brillants avocats du bop – le trompettiste Dizzy Gillespie, le pianiste Bud Powell, le batteur Max Roach et le contrebassiste Charlie Mingus –, il participe, dans la soirée du 15 mai 1953, au Massey Hall de Toronto, au plus célèbre concert de jazz de l'après-guerre, fort heureusement enregistré sur le magnétophone personnel de Mingus et qui sera initialement publié par Debut Records, un label appartenant à Mingus et Roach, sous le titre Quintet of the Year. Cet album demeure le symbole d'une révolution réussie.

— Pierre BRETON

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Pierre BRETON. JAZZ À MASSEY HALL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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