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HARD ROCK

Variantes du hard rock et du metal

Aux États-Unis se développe le rock sudiste, qui reprend les accents du boogie-woogie (groupes Molly Hatchet, ZZ Top, Lynyrd Skynyrd) et qui suit une voie parallèle, plus proche du rock « mainstream ».

Dans les années 1980 apparaît une nouvelle vague de heavy metal, qui s'oppose au punk en accentuant le goût pour les traits rapides et les tempos dédoublés. Cette new wave of british metal « qui s'habille en cuir et clous » comprend les groupes britanniques Iron Maiden et Judas Priest, et inspire les Américains W.A.S.P. et Manowar ainsi que les Danois Mercyful Fate.

Le speed metal exagère encore ces caractéristiques par une utilisation systématique de la double grosse caisse et un volume sonore avoisinant parfois 120 décibels en concert, ce qui correspond au bruit d'un avion gros porteur au décollage ! Parmi les groupes représentatifs de ce courant, citons les Américains Anthrax, les Allemands Helloween (Walls Of Jericho, 1986) et Blind Guardian (Battalions Of Fear, 1988). Ted Nugent, le vétéran américain du heavy rock, avait prévenu les générations futures : « Quand c'est trop fort, c'est que tu es trop vieux. »

Les Australiens d'AC/DC perpétuent l'héritage du blues-rock vendeur fait de riffs lourds et libéré de poses trop connotées.

Les Britanniques de Motörhead (créé en 1975) influenceront beaucoup de variantes du heavy metal qui vont suivre, en particulier certains groupes de thrash metal.

À partir de 1983, le thrash metal voit l'émergence de groupes comme Metallica (Kill' Em All, 1983), Slayer (Show No Mercy, 1984), Testament ou Kreator. La musique se radicalise par des tempos très rapides, des voix qui deviennent hurlements et l'adhésion à un primitivisme sonore qui rejette l'harmonie tonale.

Le death metal utilise le grognement ou le rugissement comme émission vocale, une certaine forme d'atonalité et les contrastes dans la rythmique. Le son des guitares saturées est souvent étouffé (technique du mute*). Les groupes apparentés à ce style sont The Possessed (Seven Churches, 1985), Death (Scream Bloody Gore, 1987), Morbid Angel (Altars Of Madness, 1989), Deicide, Entombed...

On reprochera souvent au heavy metal la reproduction mécanique de codes vestimentaires et musicaux entraînant une sorte de consanguinité musicale, facteur de dégénérescence. Mais, parmi les groupes de metal (Machine Head, Pantera), les Brésiliens de Sepultura, proposent, entre le death metal et le thrash metal, une musique qui transcende les lois du genre grâce à des apports extérieurs assimilés. Au départ influencés par Slayer, ils trouvent leur voie grâce à des textes politisés et à une utilisation d'instruments ethniques (Chaos A. D., 1993 ; Roots, 1996).

De son côté, Anthrax confère à son speed metal presque punk une certaine dose d'humour et collabore avec le groupe de rapPublic Enemy. Rage Against The Machine emprunte également au rap un certain phrasé du chant et un esprit de contestation. La musique, sans artifice technologique, utilise le metal comme un vecteur et non comme une fin en soi. Apparu à la fin des années 1990, le neo metal perpétue cet héritage grâce à Korn, qui utilise des samples* de batteries, Slipknot, Limp Bizkit, au chant très rap, Deftones, ou les Français de Pleymo.

Le black metal à la thématique satanique est promu par Venom dans l'album Black Metal (1982). Il bénéficie d'un certain renouveau vers 1990 avec Marduk, Mayhem, ou Darkthrone, Burzum et Dimmu Borgir. Ces deux derniers groupes se particularisent par l'emploi de claviers.

À partir de 1990, le metal progressif, représenté par les Américains de Dream Theater, les Allemands de Vanden Plas ou les Brésiliens de Angra, intègre des claviers et s'inspire du rock progressif des Britanniques Marillion et des Canadiens Rush pour proposer de longues pièces, toujours très techniques.[...]

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Écrit par

  • : compositeur, auteur, musicologue et designer sonore

Classification

Pour citer cet article

Eugène LLEDO. HARD ROCK [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BLACK SABBATH

    • Écrit par Universalis, Greg KOT
    • 484 mots

    Dans les années 1970, le groupe britannique Black Sabbath a défini, par son rock matraqué construit autour de riffs de guitare, les contours du heavy metal. Ses principaux membres furent Ozzy Osbourne (de son vrai nom John Michael Osbourne, né en 1948), Terry « Geezer » Butler (Terence Michael Joseph...

  • LED ZEPPELIN

    • Écrit par Susan FAST
    • 1 027 mots

    Groupe de rock britannique extrêmement populaire dans les années 1970. Malgré la diversité de son style musical, c'est au développement du heavy metal qu'il doit sa célébrité. Les membres de ce groupe sont Jimmy Page (né le 9 janvier 1944, à Heston, dans le Middlesex), Robert Plant (né le 20 août...

  • MOORE GARY (1952-2011)

    • Écrit par Patricia BAUER
    • 238 mots

    Le guitariste et chanteur irlandais Gary Moore a marqué le monde de la musique par son jeu incendiaire exceptionnel ; il exerça son talent en participant au groupe irlandais de hard rock Thin Lizzy tout en menant une brillante carrière en solo.

    Né le 4 avril 1952, à Belfast, en Irlande du Nord,...

  • POP MUSIC

    • Écrit par Paul ALESSANDRINI, Gérard JOURD'HUI, Philippe JUGÉ, Christian LEBRUN
    • 7 691 mots
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    ...de disques qui ont su reprendre en main un marché qu'elles ne contrôlaient plus. Alors vont apparaître, même si l'expression musicale existait déjà, le hard rock et ses chevaliers du métal lourd (heavy metal en anglais), le rock progressiste (progressive rock) et ses grandes fresques néo-classiques et...

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