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GÉNÉRALISATION, psychologie

Terme appliqué en psychologie à des phénomènes qui relèvent, les uns de la généralisation conceptuelle, les autres de la généralisation conditionnelle.

On parle de généralisation conceptuelle lorsqu'une règle découverte dans une situation donnée est appliquée dans une situation nouvelle de même structure, mais comportant de nouveaux objets. La capacité de généraliser entendue en ce sens permet de s'assurer que ce qui a été appris dans la première situation n'est pas un ensemble d'associations locales avec les stimuli de la situation, mais une règle transposable dont l'application n'est pas dépendante des composantes spécifiques de la situation.

Dans la généralisation conditionnelle, on distingue la généralisation du stimulus et celle de la réponse. La première tient au fait qu'une réaction conditionnée à un stimulus donné peut être évoquée par d'autres stimuli auxquels elle n'a jamais été conditionnée préalablement, mais qui présentent une certaine similitude par rapport à ce dernier. Cette similitude peut être physique (proximité sur des dimensions telles que la fréquence, l'intensité, etc.) : on parle alors de généralisation primaire du stimulus. Elle peut être acquise : c'est le cas lorsque deux stimuli très différents physiquement ont été associés l'un et l'autre à la même réponse. Si une réaction a été conditionnée à l'un des deux, le second est également capable de provoquer cette réaction, quoique à un degré moindre. On parle, dans ce cas, de généralisation secondaire ou médiate : ce phénomène montre, en effet, qu'un stimulus peut devenir capable de susciter une réaction sans lui avoir été associé directement, mais pour avoir été associé à un autre stimulus lui-même conditionné à cette réaction.

On rattache à la généralisation secondaire la généralisation dite sémantique, qui consiste en ce qu'une réaction conditionnelle associée à un stimulus constitué par un mot est également provoquée par des mots de signification voisine. Cela s'observe même pour des réactions non volontaires contrôlées par le système nerveux autonome.

On appelle généralisation de la réponse le fait qu'un stimulus auquel a été conditionnée une réponse donnée suscite également d'autres réponses qui ne lui ont pas été conditionnées, mais qui sont voisines de la première.

Les phénomènes de généralisation jouent un rôle important dans les théories pour lesquelles l'apprentissage consiste dans la constitution de liaisons stimulus-réponse : ce phénomène montre qu'il peut y avoir association entre un stimulus et une réponse sans qu'ils se soient jamais rencontrés en contiguïté.

— Jean-François RICHARD

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Classification

Pour citer cet article

Jean-François RICHARD. GÉNÉRALISATION, psychologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • APPRENTISSAGE, psychologie

    • Écrit par Daniel GAONAC'H, Jean-François LE NY
    • 5 939 mots
    • 2 médias
    ...forme de confusions ou, chez l'enfant, de syncrétisme, a été étudié scientifiquement en relation avec les processus de conditionnement : on l'a appelé «  généralisation du stimulus ».On a pu montrer que la similitude en était le facteur déterminant et que, dans tous les cas où l'on pouvait obtenir de...
  • CONDITIONNEMENT

    • Écrit par Marc RICHELLE
    • 5 040 mots
    ...stimuli de même nature : ainsi, une réaction salivaire à un son de 1 000 hertz se produira, quoique moins ample, si est présenté un son de 1 500 hertz. La généralisation fait place à une différentiation (ou discrimination) si, systématiquement, le son de 1 500 hertz – stimulus négatif – n'est jamais renforcé....
  • OPPOSITION CONCEPT D'

    • Écrit par Émile JALLEY
    • 18 859 mots
    • 4 médias
    ...mécanismes freudiens de condensation et de déplacement pour décrire les formes rudimentaires, élaborées progressivement par la pensée enfantine, de la généralisation et de l' abstraction. La condensation et son corollaire, la surdétermination, expliquent le caractère de « participation » propre...

Voir aussi