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ADRET FRANÇOISE (1920-2018)

Françoise Adret - crédits : Boris Lipnitzki/ Roger-Viollet

Françoise Adret

Danseuse et chorégraphe, Françoise Adret est une personnalité singulière de la danse française. Elle a dirigé, voire créé, de nombreuses compagnies de ballet en France (Ballet de Nice, Ballet-théâtre contemporain, Ballet de Lyon) comme à l'étranger, à une époque où les danseuses n'accédaient pas à ce type de responsabilités. Elle a su à la fois incarner l'État dans ses missions au ministère de la Culture et se faire la porte-parole de ses collègues artistes, laissant d'elle l'image d'une femme originale et unanimement respectée.

Danseuse de « demi-caractère » et directrice de compagnie

Françoise Bonnet (son véritable nom) est née à Versailles le 7 août 1920. Élevée dans un milieu bourgeois, elle découvre à sept ans le vertige de la danse en esquissant quelques pas très applaudis à la terrasse d'un café de La Baule. C'est une révélation. Ses parents l'encouragent, engagent un professeur particulier et aménagent le salon familial en studio de danse avec parquet et miroir. Victime d'une pleurésie à l’âge de quinze ans, elle passe un an dans un sanatorium du Vercors afin de se rétablir. Cet établissement était situé à l'adret (versant ensoleillé) de la montagne. C'est ainsi qu'elle choisit son nom de scène. Revenue à Paris, Françoise Adret fréquente le studio Wacker (IXe arrondissement) où enseignent les grands professeurs russes exilés. De petite taille, la danseuse a un répertoire de rôles dits de « demi-caractère » et non de rôles romantiques. Elle comprend vite que sa carrière se fera par la chorégraphie. Elle se marie en mars 1940 avec le philosophe et journaliste François Guillot de Rode. En donnant naissance à sa fille Véronique en 1941, elle brise un tabou, celui de la danseuse se permettant une grossesse et une maternité. Elle signe sa première œuvre, La Conjuration en 1948, en même temps que Serge Lifar crée sa propre version de Pas d'acier pour les débuts parisiens au Théâtre des Champs-Élysées de la danseuse. Chorégraphies et tournées s'ensuivent.

En 1951, on propose à Françoise Adret la direction du ballet de l’Opéra national des Pays-Bas (De Nederlandse Opera), situé à Amsterdam, qu'elle gérera pendant huit ans. Elle y crée de nombreuses pièces de toute nature, s’inspirant de textes littéraires (Phèdre, 1956) et accordant une importance aux décors et costumes, dans la droite ligne des Ballets russes. De retour en France, elle assiste Roland Petit en 1959 comme maîtresse de ballet (notamment pour le film Black Tights), avant de créer en 1960 un ballet au sein de l'Opéra de Nice. Elle y programme pendant trois ans des artistes invités et des créations personnelles comme Les Amants de Mayerling (1961), Le Tricorne (1961), Symphonie pour cordes (1961), Nice-Party(1962), Idylle(1962), Jeux(1962),L'Affiche (1962)...Reprenant sa liberté, elle est chorégraphe free lance pour le London Festival Ballet, le Harkness Ballet de New York, les Ballets de Zagreb, Varsovie, Johannesburg...

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Pour citer cet article

Ariane DOLLFUS. ADRET FRANÇOISE (1920-2018) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Françoise Adret - crédits : Boris Lipnitzki/ Roger-Viollet

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