Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

KÖTH ERIKA (1927-1989)

Au sein du répertoire lyrique, certains types de voix possèdent un caractère exceptionnel par leur rareté, le petit nombre de rôles qui leur conviennent et les risques plus apparents que semblent encourir les chanteurs dotés de telles tessitures. Le répertoire de soprano colorature en est l'exemple typique, et il a été marqué par quelques voix hors du commun auxquelles on a souvent appliqué le qualificatif de “rossignol” : Rita Streich, Mado Robin, Erna Sack, Erna Berger ou, précisément, Erika Köth.

Née à Darmstadt le 15 septembre 1927, elle fait ses études musicales à la Hochschule für Musik de sa ville natale avec Elsa Blank. En 1947, elle partage avec Christa Ludwig le premier prix du concours du Hessische Rundfunk (Francfort-sur-le-Main). Un an plus tard, elle débute à la radio de Darmstadt dans Adèle (La Chauve-Souris de Johann Strauss) et, sur scène, à l'Opéra de Kaiserslautern, dans Philine (Mignon d'Ambroise Thomas). Elle appartient à la troupe de l'Opéra de Karlsruhe (1950-1953), puis à celles de Munich et de Vienne. À Munich, elle aborde le rôle de Sophie (Le Chevalier à la rose, 1954) et celui de Lucia di Lammermoor (1957), l'un de ses rôles marquants. En 1953, elle débute à Covent Garden dans Arabella (Fiakermilli) et Capriccio (le chanteur italien) de Richard Strauss. Entre 1955 et 1964, elle chante régulièrement Constance (L'Enlèvement au sérail) et la Reine de la nuit (La Flûte enchantée) au festival de Salzbourg. En 1956, elle est nommée Kammarsängerin de l'Opéra de Munich. À Paris, elle incarne Zerbinette d'Ariane à Naxos (Richard Strauss) en 1959 au Théâtre des Nations. En 1961, elle entre dans la troupe de la Deutsche Oper de Berlin. La même année, elle effectue une importante tournée en U.R.S.S. Elle débute à Bayreuth en 1965, où elle interprétera l'Oiseau de la forêt (Siegfried) jusqu'en 1968. Invitée sur les plus grandes scènes allemandes, à la Scala de Milan, à San Francisco, elle chante les rôles de colorature les plus élevés avec une grande élégance et une virtuosité infaillible (Zerbinette, Lucia). En 1970, elle se voit décerner le titre de Kammersängerin de l'Opéra de Berlin. À partir de 1973, elle se retire progressivement de la scène et enseigne à la Hochschule für Musik de Cologne, où elle est nommée professeur en 1985. Elle meurt à Spire (R.F.A.), le 20 février 1989.

— Alain PÂRIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification