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MAXIMIN DANIEL (1947- )

Né à Saint-Claude, en Guadeloupe, le 9 avril 1947, Daniel Maximin a évoqué son enfance dans Tu, c'est l'enfance (2004) et a obtenu deux grands prix littéraires pour ce livre.

Daniel Maximin réside en France depuis 1960. Il effectue ses études supérieures à la Sorbonne, puis enseigne à Orly (1971-1987) tout en ayant bientôt une autre activité d'enseignement, l'anthropologie, à l'université catholique de Paris (1978-1988). Dès 1980, des responsabilités tant éditoriale (Présence africaine) que radiophonique (émission « Antipodes » sur France Culture) étendent le champ de sa transmission. Depuis 1984, il organise, comme concepteur et collaborateur, de nombreuses activités culturelles, de Limoges en Haïti, de Bruxelles à Lagos. De 1989 à 1997, il occupe le poste de directeur des affaires culturelles en Guadeloupe. En 1998, il est chargé de la célébration nationale du cent cinquantième anniversaire de l'abolition de l'esclavage. En 2006, responsable littéraire du Festival francophone en France – Francofffonies ! –, il ne ménage pas sa peine pour faire connaître ces littératures. Depuis 2007, il est chargé de mission au ministère de la Culture.

Daniel Maximin s'est par ailleurs toujours investi dans l'expression théâtrale et a régulièrement assuré des formations sur ces grands thèmes que sont l'immigration, les francophonies littéraires, l'interculturalité. Il collabore à de nombreuses revues.

Autant d'activités qui font partie intégrante du rayonnement de cette personnalité du champ culturel et littéraire contemporain, dont la convivialité se traduit par un verbe étonnamment recherché, poétique et précis. Néanmoins, c'est l'écrivain qui retient l'attention par la construction sobre – en nombre de volumes parus –, mais complexe et riche, qui caractérise les différents registres d'écriture de son œuvre.

Cette création commence en 1981 avec le premier volet d'une trilogie romanesque, L'Isolé Soleil ; suivent Soufrières (1987) et L'Île et une nuit (1995). L'écriture poétique au sens générique du terme s'édite en 2000, à Présence africaine avec L'Invention des désirades, réédité au Seuil en 2009 dans une version revue et augmentée. Mentionnons également un essai, Les Fruits du cyclone : une géopoétique de la Caraïbe (2006). Parallèlement, Daniel Maximin participe à des collectifs comme Paris Portraits (2007), avec « Une voix sous berges (le canal Saint-Martin) », accompagne des photographies (Trésors cachés et patrimoine naturel de la Guadeloupe vue du ciel, 2008), présente magistralement, en 2004, la peinture de Wifredo Lam (L'Oiseau du possible. Œuvres de 1930 à 1978), à l'occasion d'une exposition à la galerie Boulakia.

Une des qualités majeures de cette voix est de mettre en scène une véritable histoire littéraire et artistique de la Caraïbe, avec ses acteurs et ses mouvements, permettant ainsi de combler les lacunes du lecteur. La narration se nourrit de l'Histoire et de l'oralité, sans pour autant fétichiser l'une ou l'autre mais en montrant leur conjonction pour mieux comprendre la réalité caribéenne. La fraternité contre la maîtrise, tel est bien le message majeur de l'écrivain : « Derrière le métissage biologique qui est presque secondaire, le vrai métissage est culturel, par lequel l'esclave libéré marque sa victoire sur le principe raciste de l'exclusion. » C'est dans le même esprit que Daniel Maximin s'est fait l'éditeur d'un couple pour lui indissociable, celui que forment Aimé et Suzanne Césaire : dès 1994, il édite au Seuil La Poésie d'Aimé Césaire, avec de nombreux inédits ; suivront, en 2009, Cent Poèmes d'Aimé Césaire et, de Suzanne Césaire, Le Grand Camouflage. Écrits de dissidence (1941-1945).[...]

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