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HAMON BENOÎT (1967- )

Benoît Hamon est un homme politique français qui a construit sa carrière par la constitution progressive d'un solide réseau de soutiens au sein du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) et à la gauche du Parti socialiste (PS), plutôt que par l’École nationale d’administration (ENA) et la haute fonction publique, filière la plus commune de recrutement des dirigeants socialistes.

Né le 26 juin 1967 à Saint-Renan (Finistère), d'un père chef de travaux à l'arsenal de Brest, et d'une mère secrétaire, Benoît Hamon se forge une première expérience militante en adhérant à SOS Racisme peu après la création de l'association en 1984. C'est néanmoins le mouvement lycéen et étudiant d'opposition à la loi Devaquet, de septembre à décembre 1986, qui est à l'origine de son engagement politique et syndical. Alors étudiant en sciences économiques, il adhère à l'Union des étudiants de France (UNEF), puis, en 1987, au MJS. Dans une fédération finistéroise du PS dont les principaux responsables sont acquis à Michel Rocard, Benoît Hamon participe activement au club des jeunes rocardiens, Forums. Il obtient une licence d'histoire en 1991 avant de devenir l'assistant parlementaire du député de la Gironde, Pierre Brana, un proche conseiller de Michel Rocard. L'ancien Premier ministre, devenu premier secrétaire du PS en 1993, offre son autonomie au MJS et facilite ainsi l'accession de Benoît Hamon, qui est aussi l'un de ses soutiens, à la présidence du mouvement. En vertu de ce mandat, ce dernier entre alors au bureau national du PS.

Cette filiation rocardienne ne dure guère. Benoît Hamon fonde son propre courant dès 1994, sur une ligne nettement plus à gauche que celle défendue par son mentor, et qui sied davantage aux orientations des organisations de jeunesse que lui ou ses proches vont diriger. Dès sa création, « Nouvelle gauche » inspire des courants bientôt majoritaires, et place ses militants à des postes décisifs, au sein de l'UNEF et d'un nouveau syndicat lycéen, l'Union nationale lycéenne. Par ailleurs, au sein d'un PS dont le fonctionnement est pris par les logiques institutionnelles, « Nouvelle gauche » entretient un réservoir de savoir-faire militants qui se révèlent utiles lors des périodes électorales, et qui permettent au parti de conserver un rôle dans l'animation des mobilisations étudiantes et lycéennes. Benoît Hamon quitte la présidence du MJS en 1995, mais l'influence que ces relais lui confèrent lui permet de devenir la même année le conseiller pour la jeunesse du nouveau premier secrétaire du PS, Lionel Jospin.

Lorsque ce dernier devient Premier ministre en 1997, Benoît Hamon, pourtant battu dans la deuxième circonscription du Morbihan, est recruté comme conseiller technique chargé de l'emploi et du travail, puis, à partir de 1998, des affaires politiques, au cabinet de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité. À l'issue de cette expérience, il devient en 2001 directeur du planning stratégique de l'institut de sondage Ipsos, poste qu'il quittera en 2004. Durant cette période, il demeure actif politiquement en étant élu pour la première fois au conseil municipal de Brétigny-sur-Orge (Essonne), en s'engageant dans la campagne pour les élections présidentielle et législatives de 2002, et en demeurant membre du conseil national du PS. Surtout, il participe en 2002 à la fondation du courant Nouveau Parti socialiste aux côtés de Julien Dray, d'Arnaud Montebourg et de Vincent Peillon, autres jeunes responsables socialistes qui s'inscrivent alors à gauche du PS et réclament une refondation du parti. Élu au Parlement européen en 2004 – siège qu'il perdra lors du scrutin de juin 2009 –, Benoît Hamon se prononce pour le non au référendum sur le Traité constitutionnel européen (TCE) de 2005 qui divise fortement le parti. À l'issue du congrès[...]

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Écrit par

  • : politiste
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Classification

Pour citer cet article

Universalis et Blaise MAGNIN. HAMON BENOÎT (1967- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

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    • Écrit par Bruno VILLALBA
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