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ENTHYMÈME, rhétorique

Terme peu usité, qui vient de la logique grecque de l'Antiquité. Quintilien récapitule trois sens de l'enthymème : ce qu'on a dans l'esprit, pensée, raisonnement ; affirmation appuyée sur la raison qui la justifie ; argument allusif et non rigoureux. Les deux sens techniques principaux sont les suivants : Aristote (Premiers Analytiques, II, xxvii, 70 a) désigne ainsi un syllogisme fondé sur des vraisemblances ou des signes, et donc assez lâche ; et Boèce fait de l'enthymème un syllogisme dont on sous-entend une prémisse ou la conclusion, par exemple : « Kiki-la-Doucette est un chat ; il chasse les oiseaux. » Au sens de Boèce, qui a prévalu historiquement, l'enthymème est plus une figure de rhétorique que de logique. De là vient le sens général qu'on lui donne d'expression elliptique et implicite d'un raisonnement. On pourrait considérer comme enthymème un énoncé tel que le suivant : « Que voulez-vous ! l'empereur est un homme » (ce qui signifie : il a des faiblesses humaines et a donc pu commettre telle ou telle bévue), ou l'affirmation d'un principe général de type proverbial pour justifier une conduite ou une situation particulières : « On ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie. »

— Françoise ARMENGAUD

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Écrit par

  • : agrégée de l'Université, docteur en philosophie, maître de conférences à l'université de Rennes

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Pour citer cet article

Françoise ARMENGAUD. ENTHYMÈME, rhétorique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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