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Espèces mimétiques

Si ces deux papillons se ressemblent beaucoup, ils appartiennent cependant à deux espèces relativement éloignées, classées dans des genres différents : Heliconius numata, en haut, et Melinaea mneme, en bas. Ils font partie d’un ensemble de papillons mimétiques. Il s’agit ici du mimétisme mullérien (du nom de son découvreur Fritz Müller, zoologiste allemand du XIXe siècle) : des espèces de papillons toxiques pour les oiseaux et portant des motifs colorés (reconnus par ces prédateurs à l’issue d’un processus d’apprentissage fondé sur l’expérience) s’imitent les unes les autres. Les papillons partageant les mêmes motifs constituent souvent de grands ensembles pouvant regrouper plusieurs dizaines d’espèces. Ce phénomène d’imitation, génétiquement déterminé, confère à ces insectes une protection contre les prédateurs. En quelque sorte, noyés dans la masse, les papillons mimétiques ont une très faible chance d’être attaqués. Dans cet exemple, c’est H. numata qui imite M. mneme. Il existe une autre sorte de mimétisme, le mimétisme batésien  (du nom du naturaliste anglais du XIXe siècle Henry Walter Bates), dans lequel des espèces cette fois non toxiques imitent des espèces  toxiques.