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8-20 juillet 1997

Congo (République démocratique du). Accusations de l'O.N.U. contre le pouvoir

Le 8, le secrétaire général de l'O.N.U., Kofi Annan, accepte, sous la pression des autorités de Kinshasa, de modifier la composition de la mission d'enquête sur les massacres de réfugiés dans l'ex-Zaïre, mission dont les dirigeants de la république démocratique du Congo essaient d'empêcher la mise en place. Auteur de précédents rapports très critiques à l'encontre de la responsabilité des hommes de Laurent-Désiré Kabila, l'expert chilien Roberto Garretón en est exclu. Kinshasa s'oppose également à l'O.N.U. au sujet de la période sur laquelle doit porter l'enquête.

Le 11, les Nations unies publient le rapport d'une enquête menée dans l'ex-Zaïre sous la direction de Roberto Garretón. L'auteur estime que les « massacres prémédités » de réfugiés hutu opérés par l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre dans l'est du pays, entre septembre 1996 et le printemps de 1997, et le « blocage systématique de l'aide humanitaire » qui leur était destinée pourraient être qualifiés de crimes contre l'humanité. Ayant été empêchés de se rendre dans la région concernée, les enquêteurs se sont fondés sur des témoignages. Ils réclament l'envoi d'une nouvelle mission de l'O.N.U.

Le 20, les dirigeants d'une dizaine de pays africains réunis à Kinshasa pour exprimer leur solidarité envers les autorités congolaises, dénoncent la « campagne de désinformation » menée contre celles-ci par la communauté internationale. Kinshasa empêchera la nouvelle mission de l'O.N.U., dont la composition et la définition correspondent pourtant à ses souhaits, de mener à bien toute enquête.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS