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7-30 septembre 1986

États-Unis - U.R.S.S.. Règlement de l'affaire Daniloff et annonce d'un sommet entre Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev

Le 7, les autorités soviétiques inculpent officiellement pour espionnage Nicholas Daniloff, journaliste américain correspondant à Moscou de U.S. News and World Report, arrêté le 30 août alors qu'on venait de lui remettre un paquet contenant des documents secrets. À trois mois d'un éventuel sommet Reagan-Gorbatchev, et tandis que se poursuivent – sans résultats – les entretiens de Genève sur le contrôle des armements, cette inculpation constitue une provocation pour le président américain qui avait personnellement écrit, le 4, à Mikhaïl Gorbatchev, pour demander la libération de Nicholas Daniloff.

Le 8, rompant le silence qu'il observait depuis le début de l'affaire, Ronald Reagan déclare que la détention d'un Américain innocent est un « scandale » et évoque les conséquences « sérieuses » que pourrait avoir la prolongation de sa détention.

Le 9, le porte-parole du ministère soviétique des Affaires étrangères propose de régler l'affaire sur « une base de réciprocité », sans toutefois citer nommément Guennadi Zakharov, fonctionnaire à l'O.N.U., arrêté le 23 août à New York alors qu'il prenait livraison de documents secrets.

Le 12, Nicholas Daniloff quitte la prison de Lefortovo pour gagner d'abord l'ambassade américaine, puis son domicile, où il doit rester à la disposition du K.G.B.

Les 19 et 20, Edouard Chevardnadze, ministre soviétique des Affaires étrangères, s'entretient à Washington avec George Shultz, son homologue américain, après avoir remis à Ronald Reagan une lettre de Mikhaïl Gorbatchev sur le désarmement, adressée en réponse à celle que le président américain lui avait envoyée sur le même sujet le 25 juillet. Au terme de ces deux jours d'échanges, les deux hommes se félicitent de ces entretiens, mais George Shultz déclare que la tenue du sommet américano-soviétique demeure subordonnée au règlement de l'affaire Daniloff.

Le 22, Ronald Reagan, devant l'Assemblée générale des Nations unies, exprime l'« espoir » que le « mouvement » constaté au cours de l'été « pourrait bien avoir marqué le début d'une négociation sérieuse et productive sur le contrôle des armements ».

Le 23, Edouard Chevardnadze, parlant à son tour aux Nations unies, se félicite aussi « des contours prometteurs d'accords significatifs [qui] se sont dessinés ces derniers temps » et affirme : « Une réunion au sommet est une possibilité réaliste. »

Du 23 au 28, George Shultz et Edouard Chevardnadze se rencontrent à plusieurs reprises en marge de la session de l'O.N.U. afin de négocier le règlement de l'affaire Daniloff, seul obstacle, désormais, à la réunion d'un sommet.

Le 30, Nicholas Daniloff, autorisé la veille à quitter l'U.R.S.S. pour Francfort (R.F.A.), regagne les États-Unis. Arrivé à l'aéroport international de Washington-Dulles, il croise presque Guennadi Zakharov qui, après avoir été libéré au terme d'une procédure simplifiée, rentre à Moscou. Le département d'État indique aussi que Washington a obtenu que Iouri Orlov, cofondateur avec Andreï Sakharov du comité moscovite de surveillance des accords d'Helsinki, et assigné à résidence en Sibérie, soit autorisé à gagner les États-Unis, ce qu'il fera dès le 5 octobre en compagnie de son épouse. En même temps que cet heureux dénouement, Ronald Reagan annonce qu'il s'entretiendra, les 11 et 12 octobre à Reykjavik (Islande), avec Mikhaïl Gorbatchev, afin de préparer leur réunion au sommet prévue avant la fin de l'année aux États-Unis.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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