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7-20 février 1987

U.R.S.S.. Amnistie pour des dissidents et réunion du Forum international pour un monde sans armes nucléaires

Le 7, Andreï Sakharov et sa femme font état de la libération de camp ou de prison de plusieurs dizaines de dissidents soviétiques, en vertu d'un décret du soviet suprême qui n'a pas été rendu public.

Le 10, Guennadi Guerassimov, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, confirme qu'une amnistie a été accordée à cent quarante dissidents condamnés pour « activités antisoviétiques ». Parmi les bénéficiaires de cette mesure de clémence qui, sans être l'amnistie générale réclamée par Sakharov, n'en est pas moins sans précédent depuis Nikita Khrouchtchev, on relève les noms de Roald Zelitchonok, Iouri Chikhanovitch, Evgueni Antsoupov, Lev Timofeev, le pasteur Piotr Roumatjik... Par contre, le militant juif Iossif Begun, un des plus célèbres « refuzniks », ne figure pas sur cette liste.

Les 12 et 13, des manifestations en faveur de la libération de Iossif Begun, rassemblant depuis le 9, rue Arbat, dans le centre de Moscou, quelques dizaines de juifs candidats au départ, sont marquées par des brutalités policières et des interpellations. Les correspondants occidentaux présents, victimes eux aussi de ces agissements, peuvent ainsi mesurer les limites de la « libéralisation » en U.R.S.S.

Du 14 au 16 se tient à Moscou le Forum international pour un monde sans armes nucléaires. Réussissant un incontestable succès médiatique en direction des pays occidentaux, les autorités soviétiques réunissent, autour de six « tables rondes », des scientifiques, des artistes (Gregory Peck, Claudia Cardinale, Peter Ustinov, Yoko Ono), des écrivains (Norman Mailer, Graham Greene), des hommes d'affaires, des médecins. Prenant la parole le 14, Andreï Sakharov se prononce en faveur de l'« ouverture et de la démocratie » en U.R.S.S. Le 16, dans son discours de clôture, Mikhaïl Gorbatchev appelle les États-Unis à adopter sa conception d'un monde sans armes nucléaires. Sur le plan intérieur, il insiste sur la nécessité d'« une vaste démocratisation de la vie sociale » et affirme que « les transformations révolutionnaires en cours » en U.R.S.S. ont une « importance capitale » pour le monde entier. La « restructuration » lui semble « irréversible », malgré les réticences évidentes de la bureaucratie, aussi bien en U.R.S.S. que dans certaines autres démocraties populaires. Andreï Sakharov, présent, applaudit ces déclarations.

Le 20, le dissident juif Iossif Begun est libéré de la prison de Tchistopol où sont venus l'accueillir sa femme et son fils, qui avait annoncé, le 17, son intention d'entamer une grève de la faim pour obtenir la libération de son père.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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