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3-15 janvier 1981

Italie. Détention et libération du juge Giovanni D'Urso

Le 3, l'hebdomadaire L'Espresso publie les réponses des Brigades rouges aux cinquante-quatre questions que leur avait posées par écrit le journaliste Mario Scialoja, ainsi que le texte des « interrogatoires » du juge Giovanni D'Urso (spécialement chargé au ministère de la Justice du transfert des prisonniers « politiques » dans les prisons de haute sécurité), enlevé à Rome le 12 décembre 1980. La presse italienne s'élève contre cette publication, et le journaliste de L'Espresso est arrêté.

Tandis que, le 5, le Parlement se réunit à la demande du P.C.I. pour débattre du terrorisme, les Brigades rouges font connaître leurs exigences : le juge D'Urso sera exécuté à moins que journaux et télévision ne diffusent intégralement « les jugements et les positions politiques des comités de prisonniers » de Trani et de Palmi (prisons de haute sécurité). Devant un tel chantage la presse italienne se trouve partagée. Le groupe Rizzoli, dont dépend Il Corriere della sera, annonce respecter désormais « un complet silence » sur les requêtes des ravisseurs. Le quotidien communiste L'Unitá s'engage à faire de même, mais considère que le problème reste entier. La Repubblica, par contre, continuera à publier des informations sur les Brigades rouges. Alors que la femme du magistrat tente de faire revenir les journaux sur leur décision, les ravisseurs lancent un ultimatum qui doit expirer le 13.

Le 14, deux grands quotidiens, Il Messaggero de Rome et Il Secolo de Gênes, publient finalement les documents en question.

Le 15, la police retrouve le juge D'Urso ligoté dans une voiture garée non loin du ministère de la Justice, à Rome. Sa libération est saluée avec satisfaction par l'ensemble des partis politiques italiens, mais le P.C.I. dénonce à la Chambre des députés « l'absence totale et l'incohérence du gouvernement dans cette affaire ».

— Universalis