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21-26 juin 1984

Amérique latine. Mobilisation des pays latino-américains à l'accroissement de leurs dettes

Les 21 et 22, les ministres des Affaires étrangères et des Finances de onze pays d'Amérique latine (Argentine, Bolivie, Brésil, Colombie, Chili, Équateur, Mexique, Pérou, République dominicaine, Uruguay et Venezuela) se réunissent à Carthagène (Colombie) pour affirmer leur solidarité de pays endettés face aux créanciers. Le montant total de la dette de ces onze pays s'élève à 336,5 milliards de dollars et le seul paiement des intérêts a représenté 173 milliards au cours des huit dernières années. Déjà, le 19 mai, les présidents de l'Argentine, du Brésil, de la Colombie et du Mexique avaient signé une déclaration conjointe pour protester contre la hausse des taux d'intérêt aux États-Unis. Depuis le 25 mai, la République dominicaine (3,5 millions de dettes) a rompu les négociations avec le F.M.I. après les émeutes de la fin avril contre la hausse des prix des produits alimentaires ; la Bolivie (5,3 milliards de dettes) a suspendu, le 30 mai, le remboursement de sa dette privée (1,05 milliard), sous la pression des syndicats ; le Pérou (12,7 milliards de dettes) a obtenu, le 5 juin, du « club de Paris » le rééchelonnement de sa dette publique à court terme (1 milliard) ; l'Argentine, qui est en état de quasi-cessation de paiement (43,8 milliards de dettes), a annoncé, le 10 juin, son refus du gel des salaires que voudrait lui imposer le F.M.I. en échange du rééchelonnement de sa dette. Face à cette situation, les participants à la conférence de Carthagène réaffirment leur volonté d'honorer leurs engagements, mais demandent une réduction substantielle et immédiate des taux d'intérêt.

Le 26, aux États-Unis, le taux de base des banques est porté de 12,5 p. 100 à 13 p. 100 : c'est la quatrième hausse de 0,5 p. 100 en un peu plus de trois mois. Cette nouvelle augmentation des taux d'intérêt suscite un tollé de protestations en Amérique latine : elle remet en cause les schémas de rééchelonnement, en particulier pour le Brésil (100 milliards de dettes) et le Mexique (94 milliards de dettes).

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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