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16-31 juillet 1983

États-Unis - Amérique latine. Initiatives diplomatiques pour éviter un conflit armé en Amérique centrale

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Les 16 et 17, les présidents des quatre pays du « groupe de Contadora » (Mexique, Colombie, Panamá et Venezuela) se réunissent à Cancún au Mexique. À l'issue de leur rencontre est publiée une « déclaration sur la paix en Amérique centrale » : il s'agit d'une liste de « suggestions » pour faire naître un « processus de négociations efficace ».

Le 18, Henry Kissinger est nommé à la tête d'une commission nationale de personnalités démocrates et républicaines, chargée d'élaborer une « politique à long terme » pour l'Amérique centrale.

Le 19, le commandant Daniel Ortega, coordonnateur de la junte nicaraguayenne, annonce pour la première fois qu'il est prêt à accepter un processus de négociations multilatérales. Il propose un plan de paix en six points dont certains reprennent ceux de la déclaration de Cancún du groupe de Contadora.

Le 26, le président Reagan consacre une conférence de presse à la tension en Amérique centrale pour tenter de rassurer ses concitoyens inquiets d'une possible « vietnamisation » des conflits. La veille, le Pentagone a confirmé que d'importantes manœuvres auront lieu à partir du 1er août au Honduras et au large de la côte pacifique du Nicaragua. Quatre mille soldats américains participeront, en même temps et pendant six mois à des manœuvres terrestres au Honduras.

Le 26 également, Fidel Castro, dans un discours prononcé à Santiago de Cuba, affirme son soutien total aux initiatives du groupe de Contadora en faveur d'un règlement négocié en Amérique centrale. Il déclare cependant que Cuba se tient prêt à affronter militairement les États-Unis.

Le 28, la Chambre des représentants s'oppose ouvertement à la politique centraméricaine du président Reagan : elle se prononce pour l'arrêt de toute aide militaire ou financière aux groupes armés antisandinistes installés au Honduras et qui tentent de renverser le gouvernement nicaraguayen. Ce vote n'est pas définitif, car le Sénat, à majorité républicaine, refusera cette proposition, mais il illustre l'inquiétude croissante face à l'escalade militaire dans la région. Le même jour, Fidel Castro se déclare prêt à accepter un retrait réciproque de tous les conseillers militaires étrangers présents dans la région, « dans le cadre d'un accord mutuel global ». Il reconnaît qu'il y a « environ deux cents instructeurs militaires cubains au Nicaragua », ce qui correspond à 10 p. 100 des estimations occidentales. Ronald Reagan se félicite de ces propos, en attribuant à sa politique « musclée » ces nouvelles chances de négociations.

Du 28 au 30, les ministres des Affaires étrangères des pays membres du groupe de Contadora se réunissent à Panamá avec ceux de cinq pays d'Amérique centrale (Costa Rica, Honduras, Guatemala, Nicaragua, Salvador). Cette première réunion à neuf n'aboutit à aucun accord.

Le 31, Richard Stone, envoyé spécial du président Reagan en Amérique centrale, rencontre pour la première fois, à Bogota, un représentant de l'opposition armée au Salvador : Rubén Zamora, dirigeant de l'aile politique du Front de libération nationale Farabundo-Marti (F.M.L.N.). Bien que Richard Stone ne soit chargé que de « favoriser l'ouverture de négociations » entre la guérilla et le gouvernement salvadorien, il s'agit cependant d'un premier pas vers la paix.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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