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2-30 novembre 1995

France. Grève des étudiants demandant des moyens supplémentaires

Le 2, les étudiants de l'université de Rouen, en grève depuis le 9 octobre, décident de reprendre les cours. Soutenus par la direction de l'établissement, ils protestaient contre le manque de moyens et de postes d'enseignant. Après leur brutale évacuation par la police du rectorat, qu'ils avaient occupé le 25 octobre, les étudiants avaient obtenu l'envoi d'un médiateur, dont ils acceptent les propositions : une dotation de 9 millions de francs supplémentaires pour 1995 – le budget de l'université pour l'année est de 18 millions – et la création de cent quatre-vingt-huit postes d'enseignant en quatre ans. Les mouvements revendicatifs se multiplient dans les universités de province.

Le 9, alors que les syndicats d'étudiants et d'enseignants organisent une journée d'action « contre l'insuffisance des crédits et des postes », le ministre de l'Éducation, François Bayrou, s'engage à mettre fin, en quatre ans, aux inégalités entre universités. L'éventail des dotations budgétaires pour 1995 se situe entre 40 p. 100 et 250 p. 100 des besoins financiers théoriques selon les établissements, et celui du nombre effectif d'enseignants entre 75 p. 100 et 150 p. 100 du nombre de postes nécessaires. Les jours suivants, le mouvement de protestation s'étend.

Le 21, les manifestations de la journée nationale d'action mobilisent plus de cent mille étudiants et lycéens à Paris et en province.

Le 22, François Bayrou présente son « plan d'ensemble » pour l'enseignement supérieur ; celui-ci prévoit l'envoi dans les universités de médiateurs chargés d'établir un état des lieux, des mesures de rattrapage comprenant 200 millions de francs de crédits et deux cent soixante-deux créations de postes d'enseignant, l'élimination des inégalités entre universités ainsi que l'organisation d'« états généraux pour la rénovation de l'université » avant la fin de l'année. Les syndicats d'étudiants et d'enseignants ainsi que la conférence des présidents d'université jugent ces propositions insuffisantes.

Le 30, alors qu'une quarantaine d'universités sur quatre-vingt-dix sont touchées par des mouvements de grève, des dizaines de milliers d'étudiants participent, à travers le pays, à une nouvelle journée nationale d'action, aux côtés des salariés du secteur public en grève. Ils réclament 2 milliards de crédits d'urgence, la création de milliers de postes d'enseignant et de personnel de service et la réquisition du pôle universitaire privé Léonard-de-Vinci, dans les Hauts-de-Seine, dit « fac Pasqua ».

— Universalis

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