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1er-30 juin 1981

Iran. Destitution du président Bani Sadr et attentat contre le comité directeur du Parti républicain islamique

Le 1er, la commission tripartite de conciliation, constituée en mars pour arbitrer les conflits entre le chef de l'État et le Premier ministre, accuse le président Bani Sadr d'entretenir l'agitation dans le pays et annonce qu'elle transmet le « dossier » du président à la Cour suprême.

Le 10, l'imam Khomeyni retire à Bani Sadr le commandement de l'armée, tandis que des groupes de manifestants hostiles entourent le domicile du chef de l'État à Téhéran.

Le 12, le président Bani Sadr quitte sa résidence officielle et disparaît tout en faisant diffuser une proclamation dans laquelle il déclare qu'il est l'objet d'« un coup d'État rampant » et il appelle le peuple « à résister au despotisme ».

Le 18, les Moudjahiddin du peuple (musulmans de gauche), qui se sont solidarisés avec le chef de l'État, déclenchent la guerre contre le régime. Le 20, de violents affrontements ont lieu avec les forces de l'ordre dans plusieurs grandes villes, provoquant des dizaines de victimes. Le 21, le président Bani Sadr est destitué par un vote du Parlement entériné officiellement, le 22, par l'imam Khomeyni. Le premier tour de l'élection présidentielle est fixé au 24 juillet.

À partir du 21, des dizaines d'exécutions ont lieu et des milliers d'arrestations sont opérées dans les milieux d'opposition.

Le 28, un attentat frappe le siège du Parti républicain islamique (P.R.I.), au moment où se tient une réunion extraordinaire du comité directeur du parti. Soixante-douze personnes sont tuées, dont de nombreuses personnalités du parti au pouvoir et du gouvernement : l'ayatollah Behechti, chef du P.R.I. et considéré comme le numéro deux du régime, l'hodjatoleslam Mountazeri, chef de file de l'aile radicale du clergé et fils de l'ayatollah Mountazeri, successeur présumé de l'imam Khomeyni, ainsi que quatre ministres et une vingtaine de députés.

Le 30, les obsèques des victimes rassemblent plusieurs centaines de milliers de personnes, cinq millions selon la presse iranienne. Un peu plus tard, l'imam Khomeyni fait diffuser un « message à la nation » dans lequel il accuse nommément les Moudjahiddin du peuple d'être à l'origine de l'attentat.

— Universalis

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