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19-27 janvier 1981

Iran - États-Unis. Libération par Téhéran des otages américains

Le 20, les cinquante-deux Américains qui étaient détenus en Iran depuis le 4 novembre 1979, jour où les « étudiants islamiques » avaient investi l'ambassade des États-Unis à Téhéran, sont libérés après 444 jours de détention. Depuis que, le 2 novembre 1980, le Parlement avait adopté les « quatre conditions » de l'imam Khomeiny (engagement de non-ingérence, restitution des avoirs iraniens gelés et de la fortune du shah, annulation des poursuites judiciaires), des pourparlers s'étaient engagés par l'intermédiaire de l'Algérie. Après avoir longtemps buté sur l'évaluation de la fortune du shah et des avoirs iraniens gelés aux États-Unis, les négociations ont enfin abouti à un accord qui a été signé, le 19, à Alger par Warren Christopher, secrétaire d'État adjoint. Les États-Unis s'engagent à verser environ 9 milliards de dollars sur des comptes ouverts par l'Algérie à la Banque d'Angleterre : sur cette somme, l'Iran ne reçoit immédiatement qu'un peu moins de 3 milliards, car l'autre partie des avoirs iraniens reste bloquée pour assurer la contrepartie des emprunts que l'Iran a cessé de rembourser. Les États-Unis acceptent également de bloquer les avoirs de la famille de l'ex-shah qui sont encore sur leur territoire afin de les restituer à l'État iranien. Mais les milieux financiers estiment que l'essentiel de la fortune du shah est investie ailleurs qu'aux États-Unis. Un « tribunal du contentieux États-Unis – Iran » devra d'autre part être créé dans les trois mois à venir pour régler les litiges qui pourraient survenir entre les deux pays ou leurs ressortissants dans l'application des accords d'Alger. Ce tribunal arbitral sera composé de neuf membres, trois Américains, trois Iraniens et trois juges désignés par accord mutuel.

Le 21, Jimmy Carter, qui n'avait pu annoncer en tant que président des États-Unis la libération des otages qu'il avait négociée (les cinquante-deux Américains ont discrètement quitté l'aéroport de Téhéran quelques instants après l'entrée en fonction de Ronald Reagan), se rend à Wiesbaden où les otages ont été regroupés dans un hôpital militaire américain pour y subir des examens médicaux et psychiatriques. L'ancien président dénonce des « actes de barbarie » commis pendant la captivité des otages. Les autorités iraniennes démentent que les Américains aient subi quelque « torture physique ou mentale » que ce soit et affirment que les anciens détenus ont été soumis en Allemagne à un « lavage de cerveau ».

Le 25, les cinquante-deux anciens otages regagnent les États-Unis et retrouvent leurs familles pendant deux jours à l'académie militaire de West Point, à l'abri des journalistes. Le 27, les héros du jour sont accueillis à la Maison-Blanche par le président Reagan après avoir été salués sur le parcours par une foule en délire de près de cinq cent mille personnes.

Le 27, Behzad Nabavi, ministre d'État et principal négociateur iranien dans l'affaire des otages, se félicite de la levée des sanctions économiques appliquées par la plupart des pays occidentaux et annonce que l'Iran s'adressera désormais « surtout aux pays européens » pour ses échanges commerciaux.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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