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18-27 novembre 1996

Biélorussie. Conflit entre le président Alexandre Loukachenko et le Parlement

Le 18, le président Loukachenko limoge le Premier ministre Mikhaïl Tchiguir, en poste depuis juillet 1994, qui menaçait de démissionner si le chef de l'État maintenait son projet de référendum constitutionnel destiné à accentuer le caractère présidentiel du régime, en supprimant notamment le Soviet suprême, et à prolonger le mandat présidentiel jusqu'en 2001, soit deux années de plus que prévu. Alexandre Loukachenko, qui est très populaire, est accusé de comportements dictatoriaux par l'opposition qui a engagé, le 15, une procédure de destitution contre lui. Le président et le Soviet suprême s'affrontent depuis plusieurs mois au sujet de leurs pouvoirs respectifs.

Le 20, alors que les manifestants pro et anti-Loukachenko se font face dans les rues de Minsk et que les députés sont retranchés dans le Parlement, les plus hautes autorités russes tentent une médiation en direction des deux parties. L'essentiel du projet politique du président Loukachenko réside dans une fusion entre son pays et la Russie.

Le 22, le chef de l'État et le président du Parlement biélorusse Semion Charetski signent un accord sous l'égide du Premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine et des présidents des Assemblées russes. Le texte prévoit l'arrêt de la procédure de destitution. En contrepartie, il est convenu que le référendum constitutionnel prévu n'aura qu'un caractère consultatif et qu'une Assemblée constituante, dont la composition assure les partisans du chef de l'État d'y détenir la majorité, sera réunie pour réviser la Loi fondamentale dans les trois mois.

Le 23, les députés ayant refusé d'entériner ce compromis trop favorable au président, ce dernier le déclare caduc.

Le 24, les projets constitutionnels du chef de l'État sont massivement approuvés par référendum. La Russie estime que le référendum « est l'affaire de la Biélorussie » ; l'Union européenne et les États-Unis font connaître leur préoccupation.

Le 25, le président s'octroie les pleins pouvoirs.

Le 26, la Cour constitutionnelle annule la procédure de destitution du président qui n'aurait pas obtenu le soutien d'un assez grand nombre de députés.

Le 27, une loi votée par des députés favorables au président Loukachenko retire tous ses pouvoirs au Soviet suprême.

Le 27 également, les derniers missiles nucléaires soviétiques encore stationnés en Biélorussie sont transférés en Russie, en application d'un accord conclu au lendemain de l'éclatement de l'U.R.S.S.

— Universalis

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