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11-21 mai 1983

Chili. Répression des manifestations d'opposition à la dictature

Le 11, une journée de « protestation civile » organisée par la Confédération des travailleurs du cuivre (C.T.C.) et soutenue par d'autres syndicats, tolérés ou clandestins, donne lieu à d'importantes manifestations contre le régime du général Pinochet. Le bilan de cette journée, sans précédent depuis le coup d'État militaire de 1973, est lourd : deux personnes qui ne participaient pas aux manifestations sont tuées à Santiago ; de nombreuses autres sont blessées et environ 350 arrestations sont opérées. Rodolfo Seguel, président de la C.T.C., indique qu'il s'agit de « la première étape sur la voie de la libération complète du peuple ».

Le 14, des rafles ont lieu dans les quartiers populaires de Santiago, quelques heures après de nouveaux affrontements entre policiers et manifestants qui ont suivi les obsèques de l'une des deux victimes de la journée du 11. Deux mille personnes sont interpellées à l'aube et conduites pour « vérification d'identité » dans des stades. Le commandement militaire de Santiago précise, le 16, que 304 personnes ont été arrêtées et que ce sont tous des délinquants de droit commun qui seront mis à la disposition de la justice.

Le 18, à Paris, le Conseil des ministres « s'inquiète et s'indigne du processus chilien », tandis que Claude Cheysson, ministre français des Relations extérieures, déclare à l'Assemblée nationale, que le général Pinochet est une « malédiction pour son peuple ». Le gouvernement chilien rejette les déclarations injurieuses du ministre français » et dénonce une « ingérence inadmissible dans les affaires intérieures du Chili ». D'autre part, un rapport d'Amnesty International, publié le 18, affirme que la police secrète continue à torturer les prisonniers politiques.

Le 19, le général Augusto Pinochet, qui, d'après la Constitution votée en septembre 1980, est à la tête de l'État jusqu'en mars 1989, se refuse à envisager une accélération du processus de rétablissement de la démocratie et rejette la responsabilité de la crise sur une conspiration internationale, « orchestrée par la Russie ».

Le 21, les principales organisations syndicales annoncent qu'elles ont créé un organisme de coordination, le Commandement national des travailleurs (C.N.T.).

— Universalis

Événements précédents

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