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TAPIÉ VICTOR-LUCIEN (1900-1974)

Après des études secondaires au lycée de Nantes puis à Paris, au lycée Lakanal, Victor-Lucien Tapié vit dans l'entourage de son oncle, Célestin Bouglé, qui dirige l'École normale supérieure. Licencié ès lettres en 1920, Tapié passe une première année (1921) à Prague où, tout en enseignant l'histoire dans le cadre de la mission universitaire française, il s'initie, sous l'influence du grand historien tchèque Josef Pekǎr, au passé de la Bohême et à la civilisation baroque. Rentré à Paris, il y soutient, en 1922, son diplôme d'études supérieures d'histoire ; il est reçu à l'agrégation en 1925. Deux ans plus tard, on le retrouve professeur au lycée de Châteauroux, puis, en 1929, à celui de Strasbourg. Après une année à Paris (1931) employée à déblayer les matériaux de sa future thèse, Tapié repart pour Prague grâce à une bourse de la fondation Rockefeller. Là il parvient, en dépit de conditions matérielles souvent difficiles, à achever sa thèse sur La Politique étrangère de la France et le début de la guerre de Trente Ans (1616-1621) qu'il soutient à Paris, en mai 1932. Il est encore deux ans professeur au lycée Louis-le-Grand (1933-1934) avant d'être appelé à l'université de Lille comme maître de conférences (1935) puis comme professeur (1937).

L'université de Rio de Janeiro l'ayant sollicité à plusieurs reprises, il se décide, en 1940, à accepter cette invitation, et, pendant deux ans, il est intimement mêlé à la vie intellectuelle du Brésil. Il y noue des amitiés qui se révéleront durables. Rentré en France – non sans difficultés – en 1942, il reprend son enseignement à l'université de Lille. Dès 1946, la Sorbonne lui demande de donner des cours d'histoire des pays slaves et, en 1949, il quitte sa chaire de Lille pour la Sorbonne, où il terminera sa carrière d'enseignant (1970), mais non celle de chercheur et d'écrivain. C'est en effet après sa retraite qu'il publie deux de ses plus remarquables ouvrages Retables baroques de Bretagne (1972) et L'Europe de Marie-Thérèse. Du baroque aux Lumières (1973).

Tapié appartenait à plusieurs académies des sciences des pays danubiens. Dès 1935, il est élu membre de l'Académie des sciences de Bohême. En 1965, c'est l'Académie des sciences d'Autriche qui l'accueille triomphalement. En 1970, il est reçu docteur honoris causa à l'université de Budapest. Mais c'est son élection à l'Institut de France, en 1963, qui est le véritable couronnement de sa carrière, en même temps qu'un nouveau point de départ. Car Tapié a continué, comme académicien, à révéler les mêmes qualités de travail et de ponctualité qu'il avait manifestées pendant toute sa carrière d'enseignant. Il a participé activement à la publication des Ordonnances des rois de France.

— Denis RICHET

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales

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Denis RICHET. TAPIÉ VICTOR-LUCIEN (1900-1974) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )