Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CAUDRON (G. et R.)

Aviateurs et constructeurs français, Alphonse Joseph Augustin Caudron, plus connu sous le nom de Gaston Caudron, né à Favières, dans la Somme, le 18 janvier 1882, et son frère René, né le 1er juillet 1884 dans cette même ville, se passionnent tôt pour les sports mécaniques et se tournent naturellement vers l’aviation naissante. En 1908, les deux hommes assemblent un grand biplan de 60 mètres carrésde surface alaire, qu’ils baptisent Romiotte 1. Alors en attente d’un moteur, ils font tirer leur machine par leur jument Luciole, ce qui leur permet de planer sur quelques centaines de mètres.

Les frères Caudron fondent en 1909 leur première usine d’aéroplanes à Rue (Somme), d’où ne tarde pas à sortir leur premier appareil, le C 1. En 1910, ils créent, à quelques kilomètres de là, au Crotoy, la première école de pilotage au monde, et, l’année suivante, une deuxième à Issy-les-Moulineaux. Le 3 mars 1911, Gaston Caudron obtient son brevet de pilote-aviateur. Les deux frères ne manquent pas de travail et leur activité connaît vite un succès international. Ainsi, en 1913, René Caudron fonde en Chine la première école de pilotage et est d’ailleurs le premier pilote à survoler la Cité interdite, à l’occasion de la livraison de douze G.3, un biplan qui connaît un beau succès.

Les Caudron confortent surtout leur réussite avec le G.4, premier bimoteur capable de voler avec un seul moteur. Lui succède le R.4, sur lequel l’ingénieur Paul Deville constate des anomalies non observées par le service des fabrications de l’aéronautique qui a donné le feu vert au lancement de cette série d’avions. Il s’efforce vainement de convaincre Gaston Caudron de la fragilité des structures, mais ce dernier tient à assurer la démonstration de ce bimoteur. Celle-ci a lieu le dimanche 10 décembre 1915 à Lyon. À environ 200 mètres d’altitude, le fuselage se disloque, entraînant la mort de Gaston Caudron.

Profondément affecté par la mort brutale de son frère, René Caudron s’investit dans la production des G.3 et des G.4, des appareils particulièrement maniables et robustes, en dépit de leur apparente fragilité. Ce sera aux commandes d’un G.3 que Jules Védrines atterrira sur le toit des Galeries Lafayette, à Paris, en janvier 1919, et qu’Adrienne Bolland traversera les Andes le 1er avril 1921.

Après la Première Guerre mondiale, qui a véritablement industrialisé la production aéronautique, René Caudron, malgré le succès de ses avions, doit se résoudre à rechercher un partenaire solide pour l’épauler financièrement dans des projets de plus en plus onéreux. La société Caudron est alors rachetée par Louis Renault le 30 juin 1933. René Caudron peut ainsi lancer de nouveaux appareils, notamment les Caudron Simoun, type d’avions cher à Antoine de Saint-Exupéry, ou encore les Caudron Rafale. C’est avec l’un de ces derniers appareils qu’Hélène Boucher pulvérise les records du monde de vitesse en août 1934 et bat même les hommes dans cette discipline reine. Entre 1909 et 1935, Caudron aura construit 10 330 appareils sur ses fonds propres. Il s’éteint le 27 septembre 1959 à Nampont-Saint-Martin et est inhumé à Rue.

— Bernard MARCK

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : historien de l'aviation, membre de l'Académie de l'air et de l'espace

Classification

Pour citer cet article

Bernard MARCK. CAUDRON (G. et R.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi