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CARÊME MAURICE (1899-1978)

Maurice Carême est né dans le Brabant wallon, à Wavre. Il est donc ce qu'il est convenu d'appeler un poète belge d'expression française. Son père, peintre en bâtiment, ne rentrait à la maison que le samedi, rapportant à son fils des images d'Épinal aux couleurs vives, qui ressemblent par leur naïveté aux poèmes que composera plus tard Maurice Carême. Sa mère tenait une petite épicerie, et son grand-père, marchand forain, lui inspira le goût de l'errance et celui des chansons. Jusqu'à l'âge de quinze ans, il mène une vie idyllique, proche de la nature, dans la forêt peuplée d'animaux sauvages et aux bords de la Dyle, la rivière qu'il chantera. Entré à l'École normale, il supporte mal l'internat et fait l'école buissonnière plus souvent qu'à son tour. Il devient pourtant instituteur à dix-neuf ans, se marie, commence à écrire des vers. Trop jeune pour faire la Première Guerre mondiale et trop âgé pour faire la Seconde, heureux dans sa vie familiale et professionnelle (il abandonne définitivement l'enseignement à quarante-trois ans pour se consacrer uniquement à la poésie) et connaissant un succès littéraire relatif, il ne peut s'empêcher de penser qu'il se doit de chanter son bonheur par ses vers.

En 1925, il publie son premier recueil de poèmes : Soixante-Trois Illustrations pour un jeu de l'oie. Pendant quelques années, il emboîte le pas aux modernistes et s'essaie à un certain hermétisme, avant de revenir à la limpidité presque enfantine de ses premiers poèmes. Il utilise d'ailleurs sa poésie comme un outil pédagogique dans son métier et publie Poèmes de gosses (1933), un recueil de poèmes écrits par ses élèves et ceux de sa femme Caprine.

Maurice Carême, dans sa poésie, a un parti pris de simplicité, simplicité de la forme et du thème. « Une poésie à la fois extrêmement simple, extrêmement chantante, extrêmement émouvante et gardant cependant assez de mystère pour que la magie poétique ne soit pas sacrifiée », ainsi définit-il sa poésie. Le risque est évidemment la puérilité, et on a parfois pu reprocher à Maurice Carême une certaine monotonie.

Les thèmes qu'il choisit sont en effet assez limités : la nature, son Brabant natal, les animaux domestiques, la maison, les animaux familiers, sa femme, qu'il chante dans Poèmes pour Caprine (1930). On trouve, en outre, parmi ses recueils de vers, Reflets d'hélice (1932) ; Petite Flore (1937) ; Femme (1946) ; La Maison blanche (1949), la maison qu'il a construite dans son cœur et qu'il a peuplée selon son cœur ; La Voix du silence (1951) ; L'eau passe (1951) ; Volière (1953) ; Le Voleur d'étincelles (1956) ; Pigeon vole (1958) ; La Cage aux grillons (1959) ; Pomme de reinette (1962) ; En sourdine (1964) ; La Bien-Aimée (1965). Plusieurs recueils réunissent des poèmes choisis pour les enfants : Poésies de Maurice Carême (1959).

Les poèmes de Maurice Carême sont faits pour être chantés dans les foires et sur les marchés. Beaucoup de musiciens dont Darius Milhaud et Francis Poulenc s'en sont inspirés et les ont mis en musique.

Maurice Carême est aussi l'auteur de quelques romans, parmi lesquels : Le Royaume des fleurs (1934) ; La Bille de verre (1951) ; Un trou dans la tête (1964). Il a également écrit des contes pour enfants : Orladour (1948) ; Contes pour Caprine (1948). Il a encore adapté des légendes : Lancelot (1938) ; Fables de Serge Mikhalkhov (1959).

— Marc BLOCH

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Marc BLOCH. CARÊME MAURICE (1899-1978) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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