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FORD MADOX FORD (1873-1939)

Romancier anglais, né le 17 décembre 1873 à Merton, dans le Surrey, mort le 26 juin 1939 à Deauville.

Ford Hermann Hueffer, dit Ford Madox Ford ou encore Ford Madox Hueffer, est le fils du critique musical allemand Francis Hueffer (1843-1889) et le petit-fils du peintre préraphaélite Ford Madox Brown (1821-1893). Élevé dans un milieu culturel tourné vers les arts, Ford écrit sa première nouvelle, The Shifting of Fire (1892) à dix-huit ans. En 1897, son amitié avec Joseph Conrad prend la forme d’une collaboration, qui se concrétise par la publication de The Inheritors (1901, « Les Héritiers ») et de Romance (1903, L’Aventure). En 1908, il crée le périodique English Review, où sont publiés les textes des plus grands écrivains britanniques de l’époque, mais aussi ceux d’auteurs encore inconnus : D. H. Lawrence, Wyndham Lewis, Ezra Pound, et H. M. Tomlinson. Parallèlement, Ford poursuit sa production personnelle : une trilogie de romans historiques intitulée The Fith Queen (1906, La Cinquième Reine) et consacrée au malheureux destin de Catherine Howard (1522-1542), cinquième femme d’Henri VIII (1491-1547), ainsi que des romans ancrés dans le présent, où il se livre à des expérimentations techniques et stylistiques. Il faut attendre The Good Soldier (1915 ; traduit sous le titre Quelque chose au cœur en 1953, puis Le Bon soldat en 1994), souvent salué comme sa meilleure œuvre, pour le voir tenir la balance égale entre une technique maîtrisée et un puissant contenu. Ce roman met habilement en lumière les tensions conflictuelles destructrices auxquelles la sexualité et la religion exposent quatre personnages de la classe moyenne supérieure.

Ford part au front sous la Première Guerre mondiale, où il est gazé et victime de bombardements. Après cette expérience, il prendra le pseudonyme qui lui est resté et s’efforcera de vivre de ses écrits, se partageant entre le Sussex et l’atmosphère parisienne de la rive gauche. À Paris, il anime le périodique Transatlantic Review (janvier 1924-janvier 1925), qui publie James Joyce et Ernest Hemingway, confirmant sa position de critique influent dans le panorama littéraire international du début du xxe siècle.

Au cours de sa longue carrière littéraire, Ford aura des contacts féconds avec la plupart des grands écrivains du moment et il laissera le souvenir d’une personne prodigue d’encouragements envers les jeunes auteurs. Sur plus de soixante-dix ouvrages publiés, on retient aujourd’hui The Good Soldier et la tétralogie Parade’s End (1950), composée de Some Do Not (1924), No More Parades (1925 ; Finies, les parades, 1933), A Man Could Stand Up (1926), et Last Post (1928). Dans les dernières années de sa vie, qu’il passe en France et aux États-Unis, Ford rédige d’importants ouvrages critiques, des Mémoires et un roman majeur, The Rash Act (1933), où il poursuit l’exploration des questions d’identité et d’héritage qui l’ont occupé toute sa vie.

— Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. FORD MADOX FORD (1873-1939) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • IMAGISTES

    • Écrit par Henri FLUCHÈRE
    • 2 159 mots
    • 2 médias
    La querelle Flint-Pound mit en cause l'influence de Hulme minimisée par Pound, qui donnait la préséance à Ford Madox Ford (1873-1939), romancier et ami de Conrad, découvreur comme Pound de talents neufs, mais en réalité assez étranger au mouvement, bien que dans son Imagist Anthology (1930) il...

Voir aussi