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KLINGSOR LÉON LECLÈRE dit TRISTAN (1874-1966)

Poète français, Tristan Klingsor débute comme compositeur chansonnier, et restera toujours influencé par la musique. Il tentera d'en restituer le mouvement dans ses vers. Mais c'est aussi la liberté et la fantaisie qui les caractérisent. Il s'évade du symbolisme et retrouve la nature, les odeurs et les couleurs du monde, la vie quotidienne. Sa sensibilité fait songer à Verlaine par la tendresse et la simplicité des thèmes. Il est cependant un homme de culture, ami des peintres comme Vuillard ou des musiciens comme Ravel. Il publie d'ailleurs quelques études sur la peinture qui témoignent d'un goût sûr : les œuvres de Goya, de Hubert Robert, de Chardin et de Cézanne sont ainsi analysées dans leur rapport à un art impressionniste. Il expose au Salon d'Automne des toiles qui le marquent comme néo-impressionniste. Ses poèmes sont toujours de courtes pièces, presque chantées, où il évoque avec discrétion un souvenir, un regret, une nostalgie. Il y a beaucoup de bonheur, de saveur, parfois un soupir dans les élégies. Le travail menu du ciseleur y transparaît mais il conserve toujours galanterie et vigueur. Schéhérazade (1903), Le Valet de cœur (1908) évitent ainsi l'affectation. Humoresques (1921) et L'Escarbille d'or (1922) sont plus prestes et souriants. Ils méritent assurément une place moins effacée que celle qui leur est réservée aujourd'hui.

— Antoine COMPAGNON

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université Columbia, États-Unis

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Antoine COMPAGNON. KLINGSOR LÉON LECLÈRE dit TRISTAN (1874-1966) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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