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PEREDA JOSÉ MARÍA DE (1833-1906)

De famille aristocratique, Pereda est le défenseur de la vieille Espagne. Député carliste aux Cortes de don Amadeo en 1871, cet écrivain exalte les vertus traditionnelles et nationales ; il se fait l'avocat de la monarchie, du catholicisme, de la famille. Deux de ses romans reflètent ses opinions morales et religieuses : Rien ne vaut la liberté (El Buey suelto, 1877) est une critique du célibat, dirigée contre Petites misères de la vie conjugale de Balzac ; Tel père, tel fils (De tal palo, tal astilla, 1880) montre la nécessité de la foi religieuse, l'incrédulité étant ici la cause de l'échec sentimental et du suicide du protagoniste. Opposé à la monarchie traditionnelle, Pereda expose ses opinions politiques dans La Montálvez (1888), où il exalte outre mesure l'aristocratie madrilène. Dans Don Gonzalo González de la Gonzalera (1878), il fait le procès des idées libérales en ridiculisant la personne d'un révolutionnaire. Réaliste par tempérament, Pereda refuse les influences littéraires étrangères, notamment celle du naturalisme français. Il se veut Espagnol, enraciné dans sa province de Santander. Pour ce peintre des mœurs provinciales, les paysages, les scènes, les portraits ont plus d'importance que l'action dramatique. Ses premières œuvres régionales, Escenas montañesas (1864), Tipos y paisajes (1871), Croquis à l'eau (Bocetos al temple, 1876), Tipos trashumantes (1877), Esquisses et ébauches (Esbozos y rasguños, 1881) sont des tableaux, où la mer Cantabrique, la montaña de Santander constituent la toile de fond. Ses personnages sont les marins, les petits-bourgeois de Santander, les paysans et les gentilshommes campagnards ; la rudesse de ces êtres, leur sauvagerie parfois sont en harmonie avec la nature qui les entoure, farouche et grandiose. Les deux romans, Sotileza (1884) et Montant vers les sommets (Peñas arriba, 1893), sont ses œuvres de la plénitude. Les tableaux vivants, le décor naturel, les types humains se rapportent toujours à la même région : Sotileza est une lente et minutieuse description de la mer, de ceux qui vivent pour elle et par elle ; Peñas arriba met en scène la campagne verdoyante, opposée à la ville corruptrice qui est le symbole du monde moderne.

L'amour de sa terre natale fait la force de Pereda mais aussi sa faiblesse. S'il est sans conteste le meilleur paysagiste de sa génération, malgré l'absence de couleurs, l'action de ses romans est pesante et monotone, ses personnages dénués d'épaisseur psychologique.

— Sylvie LÉGER

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Sylvie LÉGER. PEREDA JOSÉ MARÍA DE (1833-1906) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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