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ARTUR JOSÉ (1927-2015)

Après une carrière d’acteur d’une dizaine d’années, José Artur devint l’une des plus célèbres voix de la radio française, sur France Inter, avec son Pop Club, émission qu’il anima quasi sans interruption pendant quarante ans, de 1965 à 2005.

José Artur est né le 20 mai 1927 à Saint-Germain-en-Laye dans une famille catholique. Son père, officier de marine, deviendra sous-préfet. Sa scolarité est chaotique. À la Libération, à dix-sept ans, il rencontre le célèbre comédien François Perrier, dont il devient le secrétaire particulier et l’ami. Il entame alors une carrière d’acteur, au cinéma dans Le Père tranquille de René Clément (1946), au théâtre dans le Voleur d’enfants d’après Jules Supervielle. Il restera comédien de théâtre jusqu’en 1959, notamment au côté de Pierre Brasseur. Devenu homme de radio, il fera encore quelques apparitions sur les écrans, comme dans Z, de Costa-Gavras (1969), ou dans Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ, de Jean Yanne (1982).

José Artur - crédits : Christophe Russeil/ Sygma/ Getty Images

José Artur

Sa carrière à France Inter commence quelques années avant la naissance du Pop Club, ce qui lui donne déjà une notoriété suffisante pour devenir le directeur artistique des croisières du paquebot France (jusqu’en 1968).

Alors qu’il est encore chargé des réjouissances réservées aux passagers du fleuron des chantiers navals de la France gaulliste, il lance le Pop Club en octobre 1965. Deux ans et demi avant Mai-68, il apporte sur les ondes un ton nouveau, une liberté qui lui permettront de mêler politiques, artistes « sérieux », chanteurs… Son humour, sa légèreté, mais aussi sa culture théâtrale, littéraire et artistique font du Pop Club une émission riche et foisonnante. Celle-ci joue un rôle important dans la diffusion en France de la musique pop et des groupes anglo-saxons des années 1960 et 1970, notamment grâce au « disque pop de la semaine », à une époque où le nombre de stations privées autorisées à émettre sur le territoire national est strictement limité (Europe no 1, RTL, radio Monte-Carlo). Les futurs soixante-huitards, puis les adolescents des années 1970 l’écouteront tard dans la nuit (l’émission est en soirée), sur ces « transistors » à piles que l’on peut emporter dans la rue… ou sous ses couvertures.

La liberté de ton est assurée par le dispositif de l’émission qui, fuyant les studios, est enregistrée dans des cafés : d’abord au bar Noir de la Maison de la radio, puis au Fouquet’s. Les clins d’œil, le ton à la fois caustique et sérieux et le sens de la dérision contribuent à façonner l’image de France Inter et à renouveler le ton des présentateurs des médias, bien avant l’apparition de Canal Plus. José Artur anime d’autres émissions sur France Inter : « Qu’il est doux de ne rien faire », « Flirtissimo », « Avec ou sans sucre », « À qui ai-je l’honneur ? », « C’est pas dramatique » (sur l’actualité théâtrale, de 1996 à 2007), « Inoxydable »… Mais c’est bien le Pop Club qui restera dans les mémoires. Les auditeurs de José Artur se souviennent avec le sourire du générique le plus célèbre de l’émission, qui signalait qu’il était temps de ne pas aller se coucher : « 24 heures sur 24, la vie serait bien dure, si l’on n’avait pas le Pop Club, avec José Artur… » ou de la façon dont il lançait le flash d’informations en égrenant chaque soir avec malice les noms les plus improbables des communes françaises : « À Bellou-le-Trichard, et ailleurs aussi en France, il est exactement 23 heures. Hé, oui ! c’est comme ça en France, et c’est l’heure du flash info… »

José Artur est mort le 24 janvier 2015 à Paris.

— Universalis

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Universalis. ARTUR JOSÉ (1927-2015) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

José Artur - crédits : Christophe Russeil/ Sygma/ Getty Images

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