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DRESCH JEAN (1905-1994)

Né à Paris, le géographe Jean Dresch était le fils du recteur Joseph Dresch, qui se distingua à la tête de l'académie de Strasbourg par de grandes qualités d'adaptation à la situation née en Alsace-Moselle au lendemain du retour de cette province à la France.

Élève de l'École normale supérieure de 1926 à 1930, agrégé d'histoire-géographie en 1930, il s'orienta dès 1931 vers l'Afrique du Nord, par une nomination au collège musulman, puis au lycée de Rabat (1931-1941), où il prépara à la fois sa thèse d'État et s'engagea comme militant politique au service du Maghreb. Docteur ès lettres en 1941, il fut dès cette année-là chargé de cours de géographie de l'Afrique du Nord à la Sorbonne. Après un passage à l'université de Caen (1942-1945), il fut nommé professeur à la faculté des lettres de Strasbourg (1946-1948) et à l'École nationale de la France d'outre-mer (1947-1948), puis à la Sorbonne jusqu'en 1956 et, en 1969, à l'université de Paris-VII. Il fut, parallèlement, professeur à l'École nationale d'administration, à l'École nationale des langues orientales vivantes, à l'École normale supérieure (rue d'Ulm), à l'École normale supérieure de jeunes filles, à l'Institut d'études politiques, principalement pour la géographie de l'Afrique du Nord et de l'Afrique noire.

Éminent spécialiste de géographie physique, il a consacré sa thèse d'État aux recherches sur l'évolution du relief dans le massif du Grand Atlas (le Haouz et le Sous). De nombreuses missions dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique occidentale et centrale, à Madagascar, au Moyen-Orient et en Amérique latine, lui ont permis de composer des ouvrages qui font autorité, tels que La Méditerranée et le Moyen-Orient (coll. Orbis, P.U.F., 1953, réédité en 1956), en collaboration avec Pierre Birot, L'Agriculture en Afrique du Nord (C.D.U., Paris, 1956), Les Régions arides (coll. Le Géographe, P.U.F., 1982). En 1979, la revue Hérodote publia de nombreux textes de Jean Dresch dans Un géographe au déclin des empires (Maspero, Paris). Autour de 1990, encore, il poursuivait des recherches sur les types de désert.

La pratique du terrain — « la géographie, c'est la philosophie du concret », se plaisait-il à affirmer — fit que le scientifique se doubla très tôt du militant anticolonialiste et communiste. Dès 1945, il fut membre de la mission du ministère des Colonies chargée d'enquêter sur le travail forcé dans les colonies africaines. Il effectua de multiples séjours en U.R.S.S. et dans les démocraties populaires. Il fut membre étranger des Académies des sciences de Moscou et de Varsovie. En 1952, il participa à la fondation de l'Association des amitiés franco-chinoises, dont il fut le président durant douze ans. En 1980, il adhéra au Comité de défense des libertés en Tchécoslovaquie, présidé par Artur London. Il resta fidèle au Parti communiste français jusqu'à sa mort, en mars 1994.

Président du Comité national français de géographie de 1966 à 1973, de l'Union géographique internationale de 1972 à 1976, Jean Dresch était membre d'honneur de plusieurs sociétés de géographie européennes.

— Gabriel WACKERMANN

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Gabriel WACKERMANN. DRESCH JEAN (1905-1994) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )