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FAIZANT JACQUES (1918-2006)

Dessinateur de presse à la une du Figarode 1967 à 1999 (puis dans les pages intérieures, jusqu'en 2005), Jacques Faizant a marqué tout un pan de l'actualité politique française de son trait humoristique.

C'est à Laroquebrou, dans le Cantal, qu'il naît le 30 octobre 1918. Sa famille s'installe ensuite dans les Pyrénées-Atlantiques. Jacques Faizant fréquente un établissement anglais de Biarritz, qu'il quitte en 1929 lorsqu'il devient, après la mort de son père, pupille de la nation. Élève de l'École pratique de commerce et d'industrie hôtelière de la Côte d'Azur à Nice, en 1932, il découvre les palaces qui donneront matière à un roman autobiographique, Allez vous rhabiller ! (1953). De retour à Biarritz, en 1938, il apprend à piloter, puis effectue son service militaire dans l'armée de l'air en Corse. Démobilisé en 1941, il rejoint Marseille, où il exploite ses talents de parolier et de chanteur (il est admis à la S.A.C.E.M. en 1943). Tenté alors par le dessin animé, il réalise Les Aventures de Kapok l'esquimau et de son ours Oscar (1943), avec l'équipe Arcady.

Dès l'âge de quatorze ans, Faizant a vendu son premier dessin à Benjamin, hebdomadaire pour la jeunesse. Mais c'est dans Dimanche illustré, en 1942, et dans la Revue de l'écran, l'année suivante, qu'il fait ses véritables débuts. À la même période, il réalise des histoires en images pour Le Petit Canard, supplément pour enfants de Bonjour Dimanche. Dans les années 1950, Faizant signe des publicités pour Shell, Badoit, Frigidaire ou Prénatal, et des couvertures de livres pour les éditions Calmann-Lévy ou Pierre Horay. Il publie plusieurs romans, dont Rue Panse-Bougre (1957), qui lui vaut le grand prix de l'humour. Paraissent également Ni d'Ève ni d'Adam (1954), Au lapin d'Austerlitz (1962), Albina et la bicyclette (1968), Oublie-moi Mandoline (1973), Albina roule en tête (1977), parmi d'autres ouvrages dont des pièces de théâtre, au cours des années 1980. Grand amateur de cyclotourisme, Faizant donne des dessins des premiers Tours de France après guerre, puis des chroniques quotidiennes pour Paris-Presse.

Depuis son entrée en scène dans Carrefour, le 17 août 1945, le dessinateur collabore à plus de cent journaux, dont Noir et Blanc (1945-1961), Bonjour Dimanche (1946-1949) et La Presse (1946-1957), France Dimanche (1948-1976) et La Vie catholique illustrée (1948-1986), Paris-Presse (1952-1967), puis Jours de France (1958-1990). Il crée un univers primesautier, peuplé de marins en goguette et de vagabonds philosophes confrontés à des gendarmes désarmants, dans La Presse dès novembre 1947, puis à Noir et Blanc en 1948, et à France Dimanche en 1950. Ses histoires en quelques images imposent le jeune couple « Adam et Ève (et Caïn) », imaginé en 1948 pour France Dimanche, dont les aventures dureront quatorze ans. Et en 1956 apparaissent les inoubliables vieilles dames, perchées sur des jambes filiformes, pour Paris-Presse, puis Paris-Match.

La silhouette et la personnalité du général de Gaulle jouent ensuite un rôle déterminant, comme en témoigne le dessin paru le 1er septembre 1960 dans Paris-Presse, qui demeurera célèbre. S'adressant à une Marianne en bonnet phrygien, porteuse des médiocres résultats des athlètes français aux jeux Olympiques de Rome, le général, en survêtement, vitupère : « Dans ce pays, si je ne fais pas tout moi-même !... » À la mort de de Gaulle, le 10 novembre 1970, Faizant dessine une petite Marianne pleurant appuyée sur le tronc d'un chêne abattu – image qui restera pour son émotion contenue.

Introduit par Aldebert dans le milieu du dessin d'humour, Faizant revendique l'influence de Gassier, Sennep, et reconnaît en Jean Effel un maître pour le dessin politique. En 1959, il succède à Sennep au Figaro[...]

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Nelly FEUERHAHN. FAIZANT JACQUES (1918-2006) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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