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KRAMER JACK (1921-2009)

Jack Kramer - crédits : J. A. Hampton/ Topical Press Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

Jack Kramer

Au-delà de ses résultats, le tennisman américain Jack Kramer marqua l'histoire de son sport par sa personnalité, ses innovations tactiques et ses prises de position, qui l'amenèrent notamment à devenir le premier directeur exécutif de l'Association of Tennis Professionals (A.T.P., Association des tennismen professionnels). Il fut aussi un précurseur en matière de publicité : en liant son nom à celui de nombreuses marques, notamment les raquettes Wilson, il s'assura de confortables revenus.

Né le 1er août 1921 à Las Vegas, John Albert, dit « Jack », Kramer joue un moment au base-ball, mais, poussé par son père, il s'oriente vers le tennis. À dix-huit ans, il est sélectionné pour représenter les États-Unis, dans l'épreuve de double, pour le Challenge Round (finale) de la Coupe Davis face à l'Australie en 1939. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est affecté dans les garde-côtes. Il peut néanmoins continuer de s'entraîner. Aidé par un ingénieur en automation, il décortique toutes les phases de jeu du tennis, étudiant les meilleurs coups mais aussi les lacunes de ses adversaires. Il invente ainsi ce qu'on nommera le « tennis-pourcentage » : son jeu, fondé sur le service-volée, n'est guidé que par la stratégie et ne laisse aucune place à l'improvisation.

Déjà trois fois vainqueur du double messieurs (1940 et 1941, associé à Ted Schroeder ; 1943, avec Frank Parker) et une fois du double mixte (1941, associé à Sarah Palfrey Cooke) aux Internationaux des États-Unis, c'est néanmoins après la guerre qu'il construit son palmarès. En 1946, il remporte le simple des Internationaux des États-Unis à Forest Hills, battant en finale son compatriote Tom Brown (9-7, 6-3, 6-0). Ce succès marque pour Jack Kramer le début d'une hégémonie sur le tennis mondial : durant seize mois, il va rester invaincu. À la fin de 1946, il participe à la victoire de l'équipe américaine sur l'Australie en Coupe Davis. En 1947, à Wimbledon, en simple, il ne cède qu'un seul set durant le tournoi et bat sèchement en finale Tom Brown (6-1, 6-0, 6-3). Puis, à Forest Hills, il s'impose en simple, contre Frank Parker (4-6, 2-6, 6-1, 6-0, 6-3), comme en double, associé à Ted Schroeder. Il est également le pilier de la formation américaine de Coupe Davis, laquelle remporte de nouveau le Saladier d'argent face à l'Australie.

Mais son statut d'amateur ne lui permet pas de gagner sa vie et, à vingt-six ans, il rejoint le circuit professionnel de Jack Harris. En 1948, il bat Bobby Riggs dans une série de matchs disputés aux États-Unis (69 victoires à 20) et remporte le championnat professionnel américain. En 1950, dans une série équivalente, il domine nettement Pancho Gonzales (96 victoires à 27).

Souffrant d'arthrite dès 1952, Jack Kramer se tourne alors vers l'organisation d'événements sportifs. Reconnu pour ses qualités de manager, il parvient à recruter nombre des meilleurs tennismen amateurs de l'époque pour le circuit professionnel. Peu à peu, il devient un personnage clé en ce qui concerne l'évolution des structures du tennis. L'année 1968 marque, pour ce sport, le début de l'ère open. Kramer, qui bataillait de longue date afin que les amateurs et les professionnels puissent se rencontrer, joua un rôle essentiel dans cette mini-révolution. Il œuvre alors, avec le milliardaire américain Lamar Hunt, à la création d'un Grand Prix, lequel voit le jour en 1970 : au terme de ce circuit, les meilleurs joueurs se rencontrent lors du tournoi des Masters, doté de fortes primes.

Militant pour l'indépendance des joueurs vis-à-vis des fédérations, il est par ailleurs l'un des fondateurs de l'A.T.P., dont il devient le premier directeur exécutif en 1972. L'année suivante, il organise le boycottage du vénérable tournoi de Wimbledon. La Fédération[...]

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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