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RACAN HONORAT DE (1589-1670)

Faux marquis, mais membre authentique de la famille de Bueil, né à la lisière du Maine et de l'Anjou, Racan est élevé aux champs, en Touraine, tandis que son père, maréchal de camp, est tué au service du roi en 1597, et que sa mère meurt à son tour en 1602. Il demeure sous la chaude protection de son cousin, futur duc de Bellegarde, mais son éducation reste plutôt légère. Après avoir été page, il porte les armes. Indolent, maladroit, très étourdi, légèrement bègue, il réussit mal dans cette carrière. Au reste, depuis 1605, il s'est attaché à Malherbe avec une vénération filiale. Il rime quantité de vers qu'il soumet aux prescriptions du maître et à sa férule, malgré les réticences que lui inspire son tempérament : vers lyriques recherchés par les recueils collectifs, pastorale dramatique des Bergeries jouée avec grand succès (1619 ?). Dès l'âge de trente ans, il célèbre en stances La Retraite, et en effet il vit la plupart du temps au château de La Roche-Racan, et vient l'été à Paris ; à partir de 1634, il fait partie de l'Académie. Après avoir nourri pendant des années une passion platonique pour la marquise de Termes, il épouse (1628) une jeune fille dévote qui lui donne cinq enfants. Sa quiétude rustique et patriarcale, agrémentée par une correspondance avec Maynard, Guez de Balzac, Conrart, Chapelain, occupée à partir de 1648 par la paraphrase en vers des Psaumes, n'est troublée que par des procès, et par la mort d'un fils (1651). Il chante encore la jeune gloire de Louis XIV, et s'éteint à Paris où un procès l'a forcé de revenir. Aimé de La Fontaine, il a introduit dans l'école malherbienne une fluidité de vers, un sentiment rustique, et plus généralement une subjectivité qui l'humanisent par un charme original.

— Jean MARMIER

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne

Classification

Pour citer cet article

Jean MARMIER. RACAN HONORAT DE (1589-1670) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CLASSICISME

    • Écrit par Pierre DU COLOMBIER, Henri PEYRE
    • 13 810 mots
    • 6 médias
    Quelque pudeur forme ainsi partie intégrante de tout classicisme. Quant aux règles, elles ont fort peu compté : Racan, disciple de Malherbe, La Fontaine, Molière et d'autres classiques se sont élevés contre elles avec raillerie ou colère. En revanche, nombreux sont les écrivains, de Goethe à Musset...