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LAMARR HEDY (1913-2000)

Actrice de cinéma autrichienne, Hedy Lamarr interpréta souvent des rôles de femme fatale et provocante. Bien des années après la fin de sa carrière sur les écrans, elle participa à l'invention d'un procédé facilitant les communications radio et destiné à faire date.

Fille d'un riche banquier viennois, Hedy Lamarr (de son vrai nom Hedwig Eva Maria Kiesler) naît le 9 novembre 1913 dans la capitale autrichienne. Cette enfant, dont l'éducation est confiée à un précepteur dès l'âge de quatre ans, excelle six ans plus tard au piano, dans la danse, maîtrise quatre langues. À seize ans, la jeune fille s'inscrit à l'école d'art dramatique dirigée par Max Reinhardt à Berlin. Un an plus tard, elle débute au cinéma dans Geldauf der Strasse (1930, « De l'argent venu de la rue »). Elle accède au rang de star grâce au film tchèque Extase (1932), qui fit scandale pour deux scènes : la première dans laquelle l'actrice est montrée nue, la seconde dans laquelle son visage « extatique » renvoie explicitement à l'orgasme que le personnage qu'elle interprète connaît entre les bras de son amant. La carrière prometteuse qui s'annonce connaît un coup d'arrêt lorsqu'elle épouse en 1933 un marchand d'armes autrichien, Fritz Mandl, qui lui interdit formellement de se produire à nouveau sur scène ou à l'écran et tente, en vain, de détruire toutes les copies existantes d'Extase. Après avoir quitté son mari, l'actrice part vivre à Hollywood en 1937, où elle tourne dans Algiers (1938, Casbah), remake américain du classique Pépé le Moko. C'est alors qu'elle adopte le pseudonyme de Lamarr, en hommage à une vedette du cinéma muet, Barbara Lamarr.

Engagée par la Metro-Goldwyn-Mayer de 1938 à 1945, Hedy Lamarr déploie ses talents d'actrice dans H. M. Pulham, Esq. (1941) et Tortilla Flat (1942). Elle reste cependant la plupart du temps cantonnée dans des rôles purement plastiques, comme celui de Tondelayo dans White Cargo (1942). Caressant l'espoir de décrocher des rôles plus conséquents, elle lance sa propre société de production en 1946 grâce à laquelle elle interprète son plus beau rôle, dans The Strange Woman (1946, Le Démon de la chair). Mais, trois ans plus tard, il lui faut revenir aux clichés exotiques dans Samson and Delilah (1949, Samson et Dalila) de Cecil B. DeMille, qui lui offrira ainsi son plus grand succès commercial.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Hedy Lamarr est associée, avec le compositeur d'avant-garde George Antheil (1900-1959), à l'invention d'un dispositif électronique qui visait à réduire le brouillage des signaux radio et devait permettre de guider le lancement des torpilles contre les sous-marins ennemis. Cette invention, qui obtint un brevet en 1941 mais ne fut utilisée qu’en 1962, lors de l’intervention américaine à Cuba, préfigure les outils qui équipent aujourd'hui satellites et téléphones mobiles.

À l'exception d'une brève apparition dans Instant Karma en 1990, Hedy Lamarr met fin à sa carrière cinématographique en 1958. Elle a publié une autobiographie, Ecstasy and Me (1966). Elle intente également un procès au réalisateur Mel Brooks, lequel a nommé l'un de ses personnages Hedley Lamarr dans le western BlazingSaddles (1974, Le shérif est en prison). Mariée six fois, notamment au scénariste Gene Markey et à l'acteur John Loder, elle s'éteint le 19 janvier 2000, près d'Orlando (Floride).

La productrice et réalisatrice américaine Alexandra Dean lui a consacré un documentaire, HedyLamarr, from Extase To Wifi (2017).

— Universalis

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Universalis. LAMARR HEDY (1913-2000) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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