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DELBARD GEORGES (1906-1999)

Rosiériste et arboriculteur français.

Né le 20 mai 1906 à Malicorne dans l'Allier, Georges Delbard ne rêve que de jardins, d'arbres et de fleurs. Il a à peine dépassé l'âge de raison qu'il s'amuse déjà à greffer l'églantier. Pour lui, le jardin représente un monde enchanté. Après son certificat d'études, il est embauché en 1922 comme simple ouvrier aux forges de Commentry. En 1929, à vingt-deux ans, il entre chez Truffaut à Versailles et son aventure commence. Pendant six ans, il y apprend le métier de jardinier, puis il se met à son compte en louant quelques mètres carrés de trottoir, quai de la Mégisserie à Paris, pour étaler et vendre ses fleurs, ses graines et ses plants. Il joue d'abord au camelot puis décide de « faire sa réclame » (suivant son expression) en participant à toutes les expositions. En 1936, un soir à La Coupole, il compose, devant un vichy-fraise, son premier catalogue horticole pour la vente par correspondance.

En 1938, il a déjà réussi : il est pépiniériste à Malicorne, hybridateur-obtenteur de roses à Évry et commerçant au 16, quai de la Mégisserie. En 1939, il agrandit la ferme familiale, en créant un verger expérimental, et installe le premier self-service horticole dans la capitale. Après la Seconde Guerre mondiale, il se met à écrire des ouvrages importants qui lui permettent d'asseoir sa réputation. Le premier, Les Beaux Fruits de France d'hier, date de 1947 et a été réédité en 1993 avec un complément intitulé Les Beaux Fruits d'aujourd'hui.

Ce « jardinier du monde » (selon le titre d'un ouvrage consacré à sa vie et publié en 1986), au dynamisme étonnant, a beaucoup contribué au prestige de la France à l'étranger. Le verger géant comportant quelque trois millions et demi d'arbres sur six mille hectares qu'il a planté en Iran a attiré les foules et fait l'admiration de l'impératrice Farah Diba.

Durant sa vie, il a obtenu soixante-douze variétés nouvelles de poires et de pommes dont les dernières, commercialisées en 1997, tentation et prestige, honorent le marché par leur qualité. Parmi les poires, ses préférées se nommaient Delbard gourmande et péradel. Il a aussi créé quelque deux cents variétés de roses, dont les plus célèbres sont : la rose rouge Madame Delbard, qui a colonisé l'Amérique du Sud, la chartreuse de Parme, au riche parfum, qui a été primée dans tous les concours, la distinction faite rose avec Impératrice Farah ou la rose jaune Ô Sole Mio. L'hybridation est une technique qui réclame une grande patience, puisque dix ans au moins sont nécessaires pour créer, élever, stabiliser et multiplier une variété de rose. C'est pourquoi c'est seulement en 1954 que Delbard a pu mettre sur le marché ses premiers rosiers.

En 1986, il a été le premier, dans son centre d'Hyères, à mettre au point la culture in vitro des rosiers, sorte de rosiers éprouvettes obtenus à partir d'un petit fragment de bourgeon terminal. Ce procédé permet d'obtenir des plants « francs de pied » et non plus greffés.

Georges Delbard est décédé le 20 mars 1999 à Malicorne. À la fin de sa vie, il disait : « Le jardin est ma passion et l'horticulture m'a tout donné, je suis nonagénaire comblé et heureux. »

— Michel COINTAT

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Écrit par

  • : ancien ministre, président de la Société nationale d'horticulture de France

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Pour citer cet article

Michel COINTAT. DELBARD GEORGES (1906-1999) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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