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CHARENSOL GEORGES (1899-1995)

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Il aimait dire qu'il avait l'âge du cinéma. C'était vrai, à quelques petites années près. Georges Charensol était né le 26 décembre 1899. Il est mort en pleine célébration du centenaire de la découverte des frères Lumière. Et le 15 mai, en plein festival de Cannes. Le cinéma était l'une des passions de ce critique éminent, grand ami de René Clair, qui fit d'ailleurs partie de la prestigieuse figuration d'Entracte et dont la voix rocailleuse fit, dans les années 1960 et 1970, les beaux dimanches soir du « Masque et la Plume », en éternel duo contradictoire, ou plutôt en spectaculaire tandem, sachant ménager effets et bonne ou mauvaise foi, avec Jean-Louis Bory : celui-ci clamant son enthousiasme pour les films d'avant-garde ; celui-là se rangeant du côté du « bon sens » et prônant, en joyeux provocateur, un certain académisme. Le cinéma, Georges Charensol l'appréhenda toujours comme un art, et c'est d'ailleurs par le biais de la peinture, disait-il, qu'il s'y intéressa, privilégiant cadrage et « composition des images ».

Curieux de tout, et principalement de tout ce qui concernait l'art, ce fils de commerçant ardéchois « monte » à Paris en 1920, pour faire du journalisme. D'abord horloger, puis employé dans une bijouterie, il se lie rapidement avec le milieu intellectuel parisien, avec des écrivains et journalistes comme Joseph Kessel, Henri Jeanson ou Albert Londres, se nourrit des « auteurs N.R.F. », fréquente assidûment musées, salles de théâtre et de concert. En 1923, il devient le secrétaire de rédaction de Paris-Journal, un hebdomadaire culturel lancé par Jacques Hébertot. Il y rencontrera Philippe Soupault et les surréalistes, et publiera le premier article de Marcel Pagnol. Le 1er mars 1925, Paris-Journal ayant vécu, il fait son entrée aux Nouvelles littéraires, où il remplace, toujours au poste de secrétaire de rédaction, René Crevel. En décembre de la même année, avec quelques journalistes « informateurs littéraires » comme lui, il crée le prix Théophraste-Renaudot, et fait partie de son jury jusqu'en 1984. Entre-temps, Georges Charensol sera devenu, en 1954, rédacteur en chef des Nouvelles littéraires, aura été membre du jury du prix Louis-Delluc (le « Goncourt du cinéma »), directeur de « L'Art et la Vie », émission de la Radiodiffusion française de 1946 à 1971, critique d'art à La Revue des Deux Mondes et, bien sûr, critique de cinéma aux Nouvelles littéraires et au « Masque et la Plume », mais aussi à L'Événement du jeudi, L'Autre Journal, La Vie du rail. Il est également l'auteur d'un ouvrage sur Les Grands Maîtres de la peinture contemporaine (1967), d'une encyclopédie du cinéma et d'un livre de souvenirs (D'une rive, l'autre, 1973). Son œuvre la plus importante reste, sans doute, l'édition complète de la correspondance de Van Gogh, qu'il publia en 1960.

— Colette MILON

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Colette MILON. CHARENSOL GEORGES (1899-1995) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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