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GYARMATI DEZSÖ (1927-2013)

Un homme incarne plus que tout autre le water-polo : le Hongrois Dezsö Gyarmati, qui obtint en tant que joueur une médaille dans cinq éditions successives des jeux Olympiques (de 1948 à 1964), puis, cette fois en qualité d'entraîneur, conduisit la formation hongroise jusqu'au titre olympique en 1976.

Né le 23 octobre 1927 à Miskolc, dans le nord-est de la Hongrie, Dezsö Gyarmati, un excellent nageur capable de réaliser moins d'1 minute sur 100 mètres, s'oriente vers le water-polo. En 1948, il se voit sélectionné au sein de l'équipe de Hongrie pour participer à Londres aux premiers jeux Olympiques d'été de l'après-guerre : avec ses partenaires, il obtient la médaille d'argent, derrière l'Italie. Quatre ans plus tard, aux Jeux d'Helsinki, le jeune espoir s'est mué en champion confirmé et éclectique : ambidextre, pouvant jouer avant ou arrière avec la même réussite, il est la star de l'équipe de Hongrie. À l'issue d'un tournoi très disputé, la Hongrie, qui a fait match nul avec la Yougoslavie, s'adjuge la médaille d'or à la différence de buts.

Les jeux Olympiques de 1956, à Melbourne, se déroulent dans un climat tendu. En effet, une tragédie se noue en Hongrie : l'armée soviétique a pénétré dans Budapest et a réprimé férocement l'insurrection populaire, faisant des centaines de morts. Les sportifs magyars pourraient ne pas avoir la tête aux compétitions, mais, plutôt que de se désespérer, ils trouvent dans ce drame un surcroît de motivation, notamment lorsque leurs concurrents sont soviétiques. C'est le cas le 6 décembre à l'occasion d'un match de water-polo. La Hongrie domine nettement l'U.R.S.S., mène 2 buts à 0 à la mi-temps, accentue son avantage (4 buts à 0). Or, à 5 minutes de la fin de la rencontre, un joueur soviétique porte un violent coup de coude au visage du Hongrois Ervin Zádor et lui ouvre l'arcade sourcilière : le match se transforme en un combat féroce, les coups pleuvent, l'arbitre met fin à la rencontre avant son terme, les Hongrois sont déclarés vainqueurs. Le lendemain, la Hongrie bat la Yougoslavie (2 buts à 1) et confirme sa médaille d'or. Mais cette victoire a un goût amer : plusieurs champions hongrois décident de ne pas retourner dans leur pays. Dezsö Gyarmati ne fait pas ce choix et, quatre ans plus tard, il est de nouveau présent aux Jeux, à Rome, où il décroche la médaille de bronze.

Dans un pays où le water-polo est l'un des sports-rois, le prince de la discipline ne pouvait pas se retirer à l'issue de ce semi-échec : à trente-sept ans, on le revoit sur la scène olympique, en 1964 à T̄okȳo, où, sorte de guide pour ses jeunes partenaires, il les conduit au titre, obtenu comme en 1952 à la différence de buts devant la Yougoslavie (les deux équipes ont fait match nul, 4-4).

Dezsö Gyarmati met alors un terme à sa carrière et devient entraîneur : en 1976, il est le « coach » de l'équipe hongroise qui remporte la médaille d'or aux jeux Olympiques de Montréal, renouant avec une tradition qui s'était interrompue en 1964, année de la retraite sportive de Gyarmati.

Élu député au Parlement hongrois, Dezsö Gyarmati a épousé Eva Székely, une nageuse qui remporta la médaille d'or dans le 200 mètres brasse aux Jeux d'Helsinki en 1952. Leur fille, Andrea, perpétua la tradition sportive familiale : elle décrocha la médaille d'argent dans le 100 mètres dos et la médaille de bronze dans le 100 mètres papillon aux Jeux de Munich en 1972.

— Universalis

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Universalis. GYARMATI DEZSÖ (1927-2013) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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