CYCLOTHYMIE

Alternance de dépression et d'euphorie. Le terme de cyclothymie a été créé, en 1882, par Karl Ludwig Kahlbaum (1828-1899), à une époque où la psychose maniaco-dépressive s'appelait encore folie « circulaire » (en grec, kuklios). Emil Kraepelin (1856-1926) l'utilisa un moment pour nommer cette maladie, mais il vaut mieux le réserver à la désignation soit des formes frustes et non évolutives, soit d'un tempérament. C'est ce que fit Ernst K. Kretschmer (1888-1964) à partir de 1921 en gardant d'ailleurs l'arrière-pensée d'une parenté, ou d'une prédisposition, entre le tempérament cyclothymique et la psychose maniaco-dépressive. Les caractérologues contemporains acceptent l'idée d'une parenté structurelle, mais non génétique, entre l'état cyclothymique (ou « cyclique ») et la maladie mentale en question.

Pour l'école de Tübingen, le cyclothymique est expansif, extraverti, réaliste ; sa sensibilité est émoussée, mais spontanée et ouverte ; son humeur oscille de la dépression à l'excitation, son rythme général de la rapidité à la lenteur ; enfin, il y a corrélation entre ce type psychologique et le type somatique psychique. Des travaux statistiques plus récents ont introduit des doutes sérieux sur ce genre d'adéquation entre la forme du corps et le caractère. Cela n'ôte rien à la description kretschmérienne d'un tempérament réel, illustré par des hommes comme Luther, Nietzsche ou Mirabeau, et correspondant au sanguin des hippocratiques, au syntone de Bleuler, à l'extraverti de Jung, au jupitérien de la tradition.

— Georges TORRIS

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    Georges TORRIS, « CYCLOTHYMIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

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