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JOHNSON BLIND WILLIE (1902 env.-env. 1950)

Interprète afro-américain de gospels, Blind Willie Johnson, emblématique du holy blues (« blues sacré ») acquiert la notoriété dans les États du Sud des États-Unis par sa façon de vociférer les sermons plus qu'il ne les chante, tout en s'accompagnant de manière très particulière à la guitare : adepte du knife style, il joue de son instrument en faisant glisser un canif sur les cordes.

Né vers 1902, à Marlin, près de Temple, au Texas, Willie Johnson grandit à la campagne. Alors qu'il a sept ans, la seconde épouse de son père lui lance du vitriol au visage. Willie Johnson est à jamais aveugle, handicap qui lui vaudra plus tard le surnom de Blind. Dès son plus jeune âge, il chante du gospel et s'accompagne à la guitare pour quémander quelques pièces dans les rues de petites villes du Texas.

Devenu prédicateur baptiste, Blind Willie Johnson est remarqué par des talent-scouts de la firme discographique Columbia. Entre 1927 et 1930, il va enregistrer une trentaine de disques à Dallas et à Atlanta. Sa voix de baryton puissante et rocailleuse, qu'il accompagne à la guitare sur un rythme effréné, produit un effet extraordinaire, qui trouve toute sa force dans If I Had My Way I'd Tear that Building Down (enregistré en 1927), inspiré du passage de la Bible relatif à Samson et Dalila. S'il interprète la plupart de ses gospels avec la même énergie, il crée un mélange unique de plaintes vocales et de lignes mélodiques construites sur des accords glissées à la guitare dans l'envoûtant Dark Was the Night, Cold Was the Ground (enregistré en 1927), gospel dont le thème est la crucifixion du Christ et que Ry Cooder rendra célèbre en l'utilisant dans la bande sonore du film Paris, Texas, de Wim Wenders (1984). Blind Willie Johnson n'enregistre plus après 1930, mais il continue à chanter et à prêcher. Vers 1949, sa maison, située à Beaumont, au Texas, est détruite par un incendie. Il dort dans les décombres et contracte une pneumonie. L'hôpital refuse de le soigner car il est insolvable, et il meurt quelques jours plus tard dans les ruines de sa maison.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. JOHNSON BLIND WILLIE (1902 env.-env. 1950) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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