BORG BJÖRN (1956- )

Imperturbable, capable d'une concentration extrême sur les courts, froid, ce qui lui vaut le surnom d'« Iceborg », Björn Borg est le premier tennisman à axer l'essentiel de son jeu sur le lift, technique parfaitement adaptée aux longs échanges sur la terre battue. L'un des grands mérites du Suédois sera de savoir modifier son style pour s'imposer également sur herbe.

Né à Södertälge le 6 juin 1956, Björn Borg commence à pratiquer le tennis à neuf ans. À l'âge de seize ans, il décide de consacrer tout son temps à ce sport, et s'entraîne en suivant les conseils de Lennart Berjelin. Dès 1974, il s'impose à Roland-Garros, dominant en finale l'Espagnol Manuel Orantes. Cinq autres victoires suivront sur la terre battue française, en 1975 et 1978 (face à Guillermo Vilas), 1979 (contre Victor Pecci), 1980 (devant Vitas Gerulaitis) et 1981 (en dominant Ivan Lendl). En 1975, il gagne la Coupe Davis. À Wimbledon, Björn Borg réussit l'exploit de s'imposer cinq fois consécutivement, en 1976 (contre Ilie Nastase), 1977 et 1978 (face à Jimmy Connors), 1979 (devant Roscoe Tanner) et en 1980 (en dominant John McEnroe à l'issue d'une rencontre particulièrement spectaculaire). Seule ombre à son palmarès, Björn Borg ne parviendra jamais à remporter les Internationaux des États-Unis, bien qu'il soit parvenu quatre fois en finale, battu à deux reprises par Jimmy Connors puis John McEnroe.

Quelque peu blasé et lassé de la haute compétition, Björn Borg met, à vingt-six ans, un terme prématuré à sa carrière, disputant son dernier match officiel, contre Henri Leconte, le 31 avril 1983 à Monte-Carlo. Il faut dire que, hors des courts, Björn Borg fut une star. Multipliant les émissions de télévision, signant des milliers d’autographes mais aussi de juteux contrats publicitaires, il fut sans doute le premier tennisman à connaître une notoriété mondiale, dépassant le seul cadre sportif. Avec Björn Borg, le tennis a connu une nouvelle popularité, laquelle ne s'est pas démentie depuis lors. Le placide Suédois a sans doute eu quelques difficultés à supporter cette pression.

— Pierre LAGRUE